Belgique: une offre chinoise pour un réseau électrique divise la Flandre

  • AFP
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La classe politique en Flandre était divisée mercredi sur un projet de prise de participation de 14% de l'entreprise d'Etat chinoise State Grid Corp au capital d'Eandis, le gestionnaire des réseaux d'électricité et de gaz de la plupart des communes de la région néerlandophone du nord de la Belgique.

Annoncée en juin, cette prise de participation, pour un montant de 830 millions d'euros, doit être validée le 3 octobre par les actionnaires d'Eandis, essentiellement les villes et les communes flamandes. Mais alors que le gouvernement australien a refusé en août, au nom de la sécurité nationale, une offre de State Grid Corp (associé au hongkongais Cheung Kong Infrastructure Holdings) de reprendre l'exploitation du réseau électrique de la Nouvelle-Galles du Sud, son Etat le plus peuplé, la Sûreté de l'Etat belge a également émis des doutes sur l'opération envisagée en Flandre.

Dans une note révélée par la presse locale, le service de renseignement civil a mis en garde les autorités sur les liens de l'entreprise publique chinoise avec le Parti communiste et l'armée, soulignant le précédent australien. "Beaucoup de gens ne comprennent pas que nous vendions partiellement à un investisseur étranger quelque chose d'aussi stratégique que notre réseau de distribution", a déclaré le ministre de l'Energie de la Flandre, le libéral Bart Tommelein, cité par l'agence Belga, alors qu'il s'était dans un premier temps montré favorable à l'opération.

Le chef du gouvernement régional flamand, le nationaliste Geert Bourgeois, qui soutient cette prise de participation, s'est emporté mercredi contre la note des services de renseignements. "Si la Sûreté de l'Etat n'est pas capable d'apporter plus d'informations que ce qui est disponible publiquement sur le net, alors je pense que le ministre de la Justice (qui en a la tutelle, ndlr) peut encore y faire des économies", s'est-il agacé sur la radio publique VRT.

Une quinzaine de localités flamandes ont déjà annoncé qu'elles voteraient contre l'entrée de State Grid dans Eandis, dont la ville de Gand (ouest), contre 175 en sa faveur et 6 qui s'abstiendraient. 43 communes ne se sont pas encore prononcées. En principe, l'opération devrait être validée, puisqu'il faut plus d'un quart des 239 communes concernées pour le rejeter. Mais l'affaire a à présent pris la tournure d'une "course contre les Chinois", soulignait mercredi le Standard, quotidien de référence en Flandre.

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