Climat: deux anciens secrétaires d'État républicains proposent une taxe carbone

  • AFP
  • parue le

Deux anciens secrétaires d'État républicains et plusieurs personnalités du même camp proposent l'instauration d'une taxe carbone pour lutter contre le changement climatique, dans des tribunes publiées mercredi dans le Wall Street Journal et le New York Times.

George Shultz et James Baker, respectivement secrétaires d'État de Ronald Reagan et de George Bush, font valoir dans le WSJ que "les preuves de plus en plus nombreuses de problèmes avec l'atmosphère terrestre sont trop irréfutables pour être ignorées". "L'étendue de la responsabilité des activités humaines dans le changement climatique peut être matière à débat mais les risques résultant du réchauffement à l'avenir sont tellement graves qu'ils devraient être contenus", ajoutent-ils.

La plupart des études scientifiques et des climatologues s'accordent à dire que la planète se réchauffe depuis le début de l'ère industrielle en grande partie à cause des activités humaines. Une taxe carbone est présentée comme une solution des conservateurs au problème du climat, car elle est fondée sur le principe de la liberté du marché et elle évite des réglementations imposant une réduction des émissions des gaz à effet de serre des centrales électriques à charbon et du secteur des transports, mises en place par l'administration Obama (Clean Power Plan).

Les deux anciens chefs de la diplomatie américaine préconisent une taxe carbone progressive qui "pourrait commencer à 40 dollars la tonne et être augmentée graduellement". Selon eux, une telle taxe pourrait lever de 200 à 300 milliards de dollars par an, qui seraient redistribués aux consommateurs sous forme de "dividende carbone" pouvant représenter environ 2 000 dollars par an pour un foyer de quatre personnes.

Ce plan prévoit également des "ajustements frontaliers" sous forme de droits sur les produits importés de pays n'ayant pas de système de taxe carbone. Les auteurs suggèrent ensuite l'élimination des réglementations de la présidence Obama pour réduire les émissions de CO2.

MM. Baker et Shultz co-signent une autre tribune similaire dans le New York Times avec des personnalités comme Henry Paulson, ancien secrétaire au Trésor du président George W. Bush, l'ex-PDG de Walmart Rob Walton, et Ted Halstead, fondateur de l'ONG New America et du Climate Leadership Council.

M. Baker devait rencontrer mercredi à la Maison Blanche le vice-président Mike Pence, le directeur du conseil économique national, Gary Cohn, le gendre et proche conseiller de Donald Trump, Jared Kushner, ainsi que sa fille Ivanka. M. Trump avait émis des doutes durant sa campagne sur le changement climatique avant de dire après son élection avoir un "esprit ouvert" sur le sujet, recevant même le héraut de la lutte contre le changement climatique Al Gore.

Mais il a ensuite nommé à la tête de l'Agence de protection de l'Environnement (EPA) et du département de l'Énergie des responsables hostiles aux mesures réglementaires pour combattre le changement climatique.

Commentaires

Finzi

Il faut rappeler que le nombre actuel de centrales thermiques au charbon en Europe est d'environ 350 et que le coût moyen de démantèlement est approximativement de 1 milliard d'euro par unité. Soit un coût total de 350 milliards d'euros sans compter le prix du remplacement par des moyens de production renouvelables "verts".

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