Climat: la Belgique espère un accord... entre Belges avant la fin de la COP21

  • AFP
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"Si tout le monde est de bonne volonté, un accord est possible avant la fin de la COP21", prédit un ténor du gouvernement belge. Sur une limitation du réchauffement au niveau mondial ? Pas du tout. Ses voeux concernent plus modestement la répartition des efforts entre les régions belges, objet d'une vive polémique qui tombe très mal.

La presse belge n'a pas manqué mardi de fustiger mardi l'image donnée à Paris par la Belgique, qui s'est présentée désunie à l'ouverture lundi de la COP21, la conférence internationale sur le changement climatique.

Certes, le Premier ministre Charles Michel a annoncé lors de l'inauguration officielle de la conférence que son pays accorderait un financement "climatique" annuel de 50 millions d'euros jusqu'en 2020 en faveur des pays en voie de développement.

La Belgique s'est aussi engagée à réduire de 15% ses émissions de gaz a effet de serre en 2020 par rapport à 2005 et à porter à 13% le niveau des énergies renouvelables dans la consommation des Belges.

Mais ce qui fait bondir les ONG, les partis d'opposition et les éditorialistes, c'est l'absence d'accord "intra-belge" sur la répartition des efforts à consentir pour la période 2013-2020.

La Belgique ne compte pas moins de quatre ministres de l'Environnement: un pour la Wallonie (sud), un pour la Flandre (nord), un pour la région de Bruxelles (centre) et un pour le niveau fédéral.

Après six ans de palabres, ils ne sont toujours pas parvenus à s'entendre sur une répartition des coûts des mesures à adopter pour lutter contre le réchauffement, en promouvant notamment les énergies renouvelables. En jeu également, le partage des revenus de la mise aux enchères des quotas CO2 destinés aux industries les plus polluantes.

Des propositions récentes, acceptées par la Wallonie et Bruxelles, ont été retoquées par la Flandre, qui craignait de devoir mettre un peu trop la main à la poche. Les francophones ont dénoncé l'obstruction du parti nationaliste N-VA, qui dirige le gouvernement régional flamand, tandis que la N-VA reprochaient aux francophones un "jeu politique".

Mardi, un vice-Premier ministre fédéral, le chrétien-démocrate flamand Kris Peeters, a reconnu sur la radio flamande VRT que cette cacophonie "ne donne pas une bonne image" de la Belgique. Il a estimé les obstacles surmontables "si tout le monde est de bonne volonté".

"Ma conviction est qu'on est proche d'un accord et j'espère que la COP21 créera un momentum", a déclaré lors d'une conférence de presse le Premier ministre Charles Michel, sans être en mesure d'annoncer une fumée blanche.

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