Déchets nucléaires à Bure: la justice ordonne l'expulsion des occupants du bois Lejuc

  • AFP
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La justice française a ordonné mercredi l'expulsion des militants antinucléaires qui occupent le bois Lejuc, épicentre de la lutte contre le projet Cigéo d'enfouissement des déchets nucléaires à Bure (Meuse), a-t-on appris auprès de leur avocat.

Saisi en référé par l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Bar-le-Duc a rendu une "décision d'expulsion sans délai du Bois-Lejuc", a expliqué à l'AFP l'avocat des militants anti-Cigéo, Etienne Ambroselli. La procédure portait sur l'expulsion du bois de Sven Lindstroem, un Finlandais qui s'y était installé dans une cabane en bois partagée avec d'autres opposants au projet, mais la pratique veut que la décision s'étende à "tous ceux qui habitent dans le Bois-Lejuc", selon M. Ambroselli.

"Cette décision remobilise avec la plus grande efficacité les opposants au projet Cigéo", a-t-il estimé. "Ce qui est sûr, c'est que l'Andra n'est toujours pas propriétaire du Bois-Lejuc et n'a toujours pas d'autorisation de défrichement", a-t-il souligné. Contactée par l'AFP, l'avocate de l'Andra n'a pas souhaité commenter la décision rendue mercredi.

L'Andra a retenu le bois Lejuc pour l'installation des cheminées d'aération du projet Cigéo, visant à enfouir 500 m sous terre les déchets nucléaires les plus radioactifs ou à vie longue du parc français.

L'agence doit réaliser des forages exploratoires dans la forêt afin de récolter des données en vue du dépôt de la demande d'autorisation de création (DAC) du site, prévue pour 2018. Des forages rendus pour l'heure impossibles par l'occupation du bois. Les opposants au projet Cigéo contestent pour leur part la procédure de cession de ce terrain à l'Andra par la commune de Mandres-en-Barrois. Ils ont marqué un point fin février, avec l'invalidation par la justice administrative de la cession du bois à l'Andra.

Le tribunal administratif de Nancy, saisi par des riverains du projet, avait invalidé une délibération du conseil municipal de Mandres-en-Barrois par laquelle ce petit village meusien, qui jouxte Bure, avait cédé en juillet 2015 le terrain à l'Andra.

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