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L'Agence nationale de gestion des déchets nucléaires (Andra) a porté plainte mercredi contre les militants opposés à Cigéo, le projet d'enfouissement des déchets radioactifs de Bure (Meuse), qui ont détruit dimanche des pans du mur de protection du chantier.
Deux plaintes ont été déposées, l'une pour dégradation de bien, l'autre pour occupation illégale, a-t-on appris auprès de l'Andra et du parquet de Bar-le-Duc. Plusieurs centaines de manifestants avaient convergé dimanche vers la forêt de Mandres-en-Barois, près de Bure, où seront installées les cheminées d'aération des kilomètres de galeries souterraines dans lesquelles seront stockés les déchets nucléaires les plus radioactifs, si le projet Cigéo voit le jour.
"La centaine d'opposants à Cigéo qui a investi le bois dont nous sommes propriétaires a détruit à 90% le mur de protection en panneaux de béton amovibles que nous étions en train de construire", a affirmé un porte-parole de l'Andra. Le mur, composé de panneaux de béton amovilbles d'1 m de large et de 2 m de haut, est destiné à protéger les sondages géotechniques que l'Andra entend réaliser dans le bois, a précisé ce porte-parole.
Depuis 20 ans, le projet Cigéo d'enfouissement à 500 mètres sous terre de déchets radioactifs à Bure, aux confins de la Meuse et de la Haute-Marne, cristallise les luttes entre partisans et détracteurs du projet. "Au départ, nous n'avions pas prévu de construire une clôture, mais notre matériel a été saboté", a déploré le porte-parole de l'Andra. Depuis des semaines, les opposants se battent contre ces travaux et le mur d'enceinte érigé autour au cours des dernières semaines.
La justice leur a d'ailleurs donné raison le 1er août en déclarant le défrichage illégal, et en demandant à l'Andra de remettre le bois en état dans les 6 mois - sauf à obtenir une autorisation. Le tribunal de grande instance de Bar-le-Duc avait en revanche estimé que le mur de protection n'était, lui, pas illégal.
