Des hydrates de méthane, "la glace qui brûle" découverts dans la mer Noire (Ifremer)

  • AFP
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Des hydrates de méthane, appelés aussi "la glace qui brûle", viennent d'être découverts dans la mer Noire, permettant ainsi d'étudier la relation de cause à effet entre ces hydrates et le changement climatique, a-t-on appris vendredi auprès de l'Ifremer.

"On trouve des hydrates de gaz sur la plupart des marges continentales", les zones sous-marines situées au bord des continents, a expliqué à l'AFP Nabil Sultan, responsable de l'unité géosciences marines de l'Ifremer et co-responsable scientifique de la mission scientifique menée en septembre au large de la Roumanie. 

"En mer Noire, on les suspectait depuis 20 ans, grâce à la présence de nombreux indices, mais aucun projet n'avait encore abouti", a-t-il indiqué, mentionnant notamment la présence d'évidences de glissements de terrains sous-marins. "Grâce à cette campagne on a pu récupérer pour la première fois des hydrates de gaz dans cette zone", s'est félicité le scientifique de l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer).

"Des petites variations de température de quelques dixièmes de degrés peuvent déstabiliser certains hydrates de gaz, qui vont alors dégager du méthane dans la colonne d'eau puis éventuellement dans l'atmosphère", a expliqué M. Sultan. Les chercheurs tentent ainsi de comprendre dans quelle mesure ces hydrates de gaz peuvent contribuer au processus de changement climatique.

Ils se posent également beaucoup de questions sur les liens potentiels entre les aléas géologiques, comme les glissements sous-marins, qui peuvent donner lieu à des tsunamis, et les hydrates de gaz. "On va chercher à comprendre s'il y a un lien entre ces glissements de pentes et la présence d'hydrates de gaz", a expliqué le chercheur.

La campagne ayant abouti à cette découverte a été menée par des chercheurs de l'Ifremer, en collaboration avec des scientifiques allemands (Geomar), roumains (GeoEcoMar), norvégiens (NGI) et espagnols (université de Barcelone).

Les hydrates de méthane, mélange cristallisé d'eau et de gaz d'où son nom de "glace qui brûle", ont été découverts il y a plus de deux siècles, mais leur exploitation n'est actuellement pas possible en raison des difficultés techniques et économiques que leur extraction implique.

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