Formation professionnelle: la transition énergétique touche un métier sur deux

  • AFP
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L'Afpa, premier organisme de formation professionnelle en France, a refondu son offre pour répondre aux enjeux de la transition énergétique, qui concerne aujourd'hui un métier sur deux dans les secteurs du bâtiment, du transport, de l'énergie et de l'industrie, a affirmé lundi son président, Yves Barou.

Sur les 300 métiers auxquels forme l'Afpa, 150 sont "très significativement impactés" par ces transformations, majoritairement des métiers existants (électriciens, plombiers, etc.), mais aussi de nouveaux métiers, a précisé Yves Barou lors d'un petit déjeuner avec l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis). Par ailleurs, l'Afpa (association nationale pour la formation professionnelle des adultes) qui forme 140 000 personnes par an, propose 50 modules de perfectionnement en formation continue spécifique sur des périodes de trois jours.

Six domaines sont concernés: le bâtiment (métiers de rénovation et d'isolation comme plaquiste, façadier-peintre), l'énergie (les métiers de l'éolien par exemple, pour lesquels un centre de formation spécifique sera mis en place à Cherbourg), les transports (réseaux de recharges électriques pour les voitures, mais aussi solutions moins polluantes pour l'aéronautique), l'économie du recyclage (tri des déchets), la chimie verte (biocarburants 2e et 3e génération) et les "usines du futur" qui intégreront les nouvelles contraintes dès la conception via notamment les imprimantes 3D.

Trente centres "stratégiques" nationaux, en relation avec des entreprises, les collectivités locales, des pôles de compétitivité et d'autres structures de formation, sont chargés du renouvellement de l'offre pour les filières d'avenir. Yves Barou a pointé le paradoxe du bâtiment, où l'effort de formation "a tendance à être baissé par certains acteurs en raison d'une mauvaise conjoncture", "ce qui est une erreur" d'autant que le BTP est "porté aujourd'hui davantage par la rénovation du bâti que par la construction du neuf".

"Il ne faut pas couper les budgets d'investissement, ne pas sacrifier l'avenir au présent", estime le président de l'Afpa, pour lequel cette refonte représente un gros investissement. "Dans certaines formations, on est en avance par rapport à la demande: pour les imprimantes 3D par exemple, on n'a pas beaucoup de commandes", a-t-il détaillé. Dans le cadre du plan de 150 000 formations prioritaires annoncé par le gouvernement pour 2016, l'Afpa se dit prête à en former 50.000.

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