Gazprom défend à Paris son projet Nord Stream 2 contesté

  • AFP
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Le patron du géant gazier russe Gazprom, Alexeï Miller, s'est rendu mercredi à Paris pour défendre auprès de l'Elysée et du gouvernement français son projet de gazoduc Nord Stream contesté par certains pays de l'UE, a annoncé le groupe russe.

M. Miller a rencontré d'une part le secrétaire général de l'Elysée Jean-Pierre Jouyet et le ministre de l'Economie Emmanuel Macron, et d'autre part la numéro deux du groupe gazier Engie (ex-GDF Suez) Isabelle Kocher, a précisé la société publique dans un communiqué.

Gazprom souligne être "un fournisseur fiable de gaz depuis 40 ans pour l'économie française" et relève que ses exportations de gaz vers la France ont augmenté de 32% sur les onze premiers mois de l'année, à 8,7 milliards de m3Il indique avoir notamment évoqué l'avancée du projet Nord Stream 2 annoncé en juin dernier et dont Engie contrôle 10%. Ce gazoduc doit permettre de renforcer les capacités de Nord Stream, en service depuis 2011 entre la Russie et l'Allemagne via la mer Baltique.

Ce projet intervient après l'annulation du projet South Stream via la mer Noire, bloqué par l'Union européenne. L'autre projet actuel de Gazprom, TurkStream vers la Turquie, n'avance pas et la brouille entre Moscou et Ankara depuis la destruction d'un bombardier Su-24 russe le 24 novembre par l'aviation turque risque fort d'aggraver les choses.

Mais le Financial Times a révélé la semaine dernière que neuf pays d'Europe de l'Est, menés par la Pologne et la Slovaquie, avaient écrit au président du Conseil européen Donald Tusk pour demander que ce projet soit discuté lors du prochain sommet européen, avec pour objectif de le bloquer. Mardi, une porte-parole de la Commission européenne a confirmé l'existence de ce courrier et assuré que la position de Bruxelles n'avait "pas changé".

Le commissaire européen chargé de l'Energie Miguel Canete avait indiqué en octobre que l'UE veillerait à ce que le gazoduc respecte sa réglementation et qu'il ne constituait "pas une priorité" car les infrastructures existantes sont déjà "bien supérieures aux probables futurs besoins".

Gazprom ne cesse de marteler que la consommation en gaz du Vieux continent va augmenter dans les décennies à venir et que seule la Russie peut répondre à cette demande à des prix compétitifs. Engie détient 10% de Nord Stream 2, au même titre que Shell, OMV, BASF et EON, tandis que Gazprom contrôle 50%.

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