Les agrocarburants absorbent près de la moitié de l'huile de palme importée en Europe

  • AFP
  • parue le

Près de la moitié de l'huile de palme importée en Europe est utilisée pour fabriquer des agrocarburants, indique mardi une ONG basée à Bruxelles, qui met en avant le mauvais bilan écologique de la culture de palmiers à huile.

"En 2014, 45% de toute l'huile de palme utilisée en Europe a terminé dans les réservoirs de voitures et de camions", relève dans un communiqué l'ONG Transport et Environnement, qui se base sur des chiffres de l'association professionnelle de la filière des huiles végétales en Europe (Fediol). 

Selon l'ONG, l'utilisation de l'huile de palme pour fabriquer du diesel a été multiplié par six entre 2010 et 2014 en Europe, alors qu'elle a baissé d'un tiers dans les usages non énergétiques (agro-alimentaire, cosmétique, nourriture animale, industrie). Les ONG écologiques font pression à Bruxelles pour que le bilan écologique global des biocarburants ou agrocarburants soit davantage pris en compte dans les politiques européennes qui visent à les favoriser pour réduire le recours aux énergies fossiles. 

Or, selon une analyse de la Commission européenne mise en avant par Transport et Environnement, l'huile de palme a un impact climatique négatif trois fois plus important que les énergies fossiles. L'impact sur le climat est due à la déforestation provoquée par l'expansion de la culture des palmiers à huile et qui est une source importante d'émissions de gaz à effet de serre.

L'ONG souligne aussi que le biodiesel représente trois quarts des agrocarburants en Europe, le reste étant du bioéthanol utilisé dans l'essence. Le biodiesel peut être fabriqué avec de l'huile de palme, mais aussi de colza ou de soja, ainsi qu'à partir d'huiles usagées (de cuisson par exemple).

John Dings, directeur général de Transport et Environnement, estime que les chiffres publiés mardi montrent le revers de la médaille de la politique européenne, qui a fixé des objectifs d'incorporation des agrocarburants dans les carburants classiques. "Nous devons écarter après 2020 la première génération de biocarburants", affirme-t-il, afin que ceux dits de 2e génération (produits à partir de résidus agricoles) "aient leur chance".

La Commission européenne est en train de plancher sur une directive concernant les énergies renouvelables, qui devra définir le sort des agrocarburants de première génération après 2020.

Ajouter un commentaire