Nord Stream 2 lance le processus d'agrément auprès des pays concernés

  • AFP
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Nord Stream 2, contrôlé par Gazprom, a annoncé vendredi avoir remis en Suède une demande d'autorisation pour construire le projet éponyme de gazoduc devant relier la Russie à l'Allemagne par la mer Baltique.

"Le dépôt de la demande d'autorisation au gouvernement suédois est un pas important pour le projet Nord Stream 2. Cela lance le processus de demande dans les différents pays", a indiqué le directeur-général de la coentreprise, Matthias Warnig, dans un communiqué. En Russie, en Allemagne, en Finlande et au Danemark, les quatre autres pays concernés, les demandes seront déposées début 2017. Les réponses des cinq gouvernements devraient être connues fin 2017/début 2018 pour des premières livraisons de gaz espérées au premier trimestre 2020.

Doublant les pipelines Nord Stream utilisés depuis 2011 et 2012, ce projet de gazoduc via la mer Baltique, qui mettrait à l'écart l'Ukraine dans l'approvisionnement futur de l'Union européenne en gaz russe, divise les États membres.

Berlin, qui défend le projet, se heurte à une vive opposition des pays d'Europe de l'est, emmenés par Varsovie, lesquels dénoncent l'utilisation par Moscou de la question énergétique à des fins politiques. La Suède a "sur le plan politique exactement la même vision sur le sujet" que les pays baltes, a indiqué sa chef de la diplomatie, Margot Wallström, lors d'un débat au Parlement début septembre. Des préoccupations s'expriment par ailleurs régulièrement dans le pays scandinave sur les risques écologiques du projet.

L'itinéraire emprunté par le gazoduc s'étendra, sur environ 510 km, sur le plateau continental suédois mais "en dehors des eaux territoriales suédoises, et sera posé presque en parallèle des pipelines Nord Stream existants", souligne le communiqué de Nord Stream 2.

En visite en Suède en août, le vice-président des États-Unis, Joe Biden, avait affirmé que le projet était une "mauvaise affaire pour l'Europe". L'UE a importé de Russie un tiers du gaz qu'elle a consommé en 2014, et pour certains pays d'Europe de l'Est la part approche ou atteint les 100%.

La Commission européenne, selon laquelle cette voie par la Baltique risque de concentrer 80% des importations de gaz russe de l'UE, a promis d'examiner attentivement la conformité du projet aux règlements européens, notamment sur la concurrence.

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