Projet Hinkley Point: avec le Brexit, le report "plus que jamais nécessaire" pour les syndicats

  • AFP
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Le report du projet de construction de deux réacteurs nucléaires EPR à Hinkley Point (Royaume-Uni) est "plus que jamais nécessaire" du fait du Brexit et du "contentieux" avec le comité central d'entreprise, estiment jeudi les fédérations CGT, CFE-CGC et FO de l'énergie, qui militent depuis longtemps en ce sens.

"Personne de bonne foi ne peut contester que le Brexit constitue un nouveau et important facteur d'incertitude pour le projet Hinkley Point", écrivent dans un communiqué commun les trois fédérations, à rebours des déclarations du PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, et du ministre de l'Economie, Emmanuel Macron.

Elles soulignent aussi "la nécessité d'attendre le résultat du contentieux lancé" par le comité central d'entreprise d'EDF, qui doit se prononcer sur ce projet gigantesque d'un coût de 18 milliards de livres (environ 21,7 milliards d'euros), avant toute décision finale d'investissement.

Convoqué lundi pour se prononcer, le CCE a fini par assigner en fin de semaine dernière l'électricien en référé. Il estime qu'il "ne dispose pas de tous les éléments pour émettre valablement un avis" sur le projet malgré plusieurs demandes auprès d'EDF depuis début mai. L'audience est fixée au 22 septembre à Paris.

Les élus du CCE, qui rassemble les quatre syndicats représentatifs chez EDF (CGT, CFDT, CFE-CGC et FO), craignent que ce chantier ne mette à mal le groupe énergétique, déjà confronté à d'importants défis financiers, avec notamment le "grand carénage" du parc nucléaire français (travaux de maintenance lourde des centrales pour prolonger leur durée de vie).

"La prise en compte de la nouvelle réalité politique britannique et la nécessité de respecter les prérogatives du CCE sont impératives", insistent les fédérations CGT, CFE-CGC et FO, en souhaitant que ce report "de quelques années" soit "mis à profit pour engager le nécessaire débat de fond sur l'avenir de la filière nucléaire".

MM. Lévy et Macron ont tous les deux assuré que le Brexit ne remettait pas en cause le projet Hinkley Point, le ministre de l'Economie invitant EDF à une "décision rapide d'investissement". Celle-ci, initialement attendue début mai, a été reportée en raison de la consultation du CCE, réclamée de longue date par les syndicats. De son côté, le ministre des Finances, Michel Sapin, a estimé mercredi que le projet était devenu "plus difficile" avec le Brexit, dans une émission diffusée par la BBC.

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