Russie: le Parlement augmente les taxes sur les carburants

  • AFP
  • parue le

Le Parlement russe a adopté vendredi, avec une rapidité inhabituelle, une augmentation des taxes sur les carburants, mesure prise récemment par plusieurs pays producteurs d'hydrocarbures pour compenser les pertes causées par l'effondrement des cours du pétrole.

Alors que l'Algérie, l'Arabie saoudite ou encore le Venezuela ont augmenté de manière spectaculaire le prix de l'essence ces dernières semaines, le relèvement prévu en Russie devrait entraîner une hausse des prix entre 7% à 8%, soit moins que l'inflation, a souligné devant les parlementaires le ministre adjoint des Finances Iouri Zoubarev.

Le litre d'essence se vend actuellement autour de 35 roubles, soit à peine plus de 40 centimes d'euros au cours actuel.

Déposé par le gouvernement la semaine dernière, le texte a été adopté par les deux chambres du Parlement en une seule journée vendredi et doit désormais être promulgué par Vladimir Poutine pour s'appliquer comme prévu le 1er avril.

Selon M. Zoubarev, le gouvernement espère tirer de cette mesure plus de 75 milliards de roubles cette année (925 millions d'euros).

"C'est une mesure nécessaire", a plaidé le ministre adjoint, cité par les agences russes, car aux cours actuels du pétrole, le manque à gagner pourrait atteindre 2.600 milliards de roubles (31 milliards d'euros) pour le budget en 2016, soit 20% des dépenses prévues.

Les hydrocarbures représentent en général la moitié des revenus du budget fédéral de la Russie, bâti pour 2016 sur une prévision de baril à 50 dollars contre autour de 30 dollars depuis le début de l'année.

Vladimir Poutine a ordonné au gouvernement de maintenir le déficit sous la barre des 3% du produit intérieur brut, compliquant considérablement la tâche du gouvernement qui cherche à soutenir l'économie contre la crise.

Le plan anti-crise en préparation depuis plus d'un mois ne cesse d'être renvoyé aux ministères pour être retravaillé, notamment parce que les mesures prévues ne sont pas financées.

L'économie russe, également visée par des sanctions occidentales à cause de la crise ukrainienne, risque de traverser une deuxième année de récession et de baisse du niveau de vie de la population.

Selon les économistes de la Haute Ecole d'Economie de Moscou, le PIB pourrait chuter de 1,5% cette année après 3,7% l'an dernier et la récession pourrait se prolonger, en cas de maintien des sanctions, "jusqu'en 2018-2019".

Ajouter un commentaire