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Les énergies renouvelables ont connu un développement record dans le monde l'an dernier, et cela avec des investissements moindres, une première depuis 2013, grâce notamment à la baisse des coûts des technologies, selon un rapport publié jeudi sous l'égide du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE).
En une année, plus de 138 gigawatts de nouvelles capacités d'éolien, solaire, géothermie, etc. ont été installés, un chiffre "record", selon cette étude (avec des facteurs de charge différents, notamment selon le caractère intermittent ou non des ressources exploitées). Autre élément significatif: cette forte croissance des énergies renouvelables s'est accompagnée d'une baisse de 23% des montants investis par rapport à 2015, soit 241,6 milliards de dollars, le niveau le plus bas depuis 2013.
Le rapport y voit un signe positif, car cela illustre notamment la baisse des coûts de l'éolien (terrestre et en mer) et du solaire photovoltaïque, grâce à des conditions de financement plus favorables et à une plus grande efficacité des technologies. "L'éolien et le solaire sont plus compétitifs que le charbon ou le gaz - voire les deux - en terme de coûts dans un nombre croissant de pays", note le rapport, réalisé avec Bloomberg New Energy Finance (BNEF).
Des records de prix à la baisse ont été battus à plusieurs reprises l'an dernier. Un projet solaire s'est fait à 29,10 dollars par mégawattheure au Chili, et le projet éolien le moins cher se situait au Maroc pour 30 dollars/MWh. Globalement, le coût moyen du solaire (sans stockage) a atteint 101 $/MWh, en baisse de 17% sur un an, et celui de l'éolien terrestre 68$/MWh, en recul de 18%. En revanche, d'autres énergies renouvelables, comme la biomasse et le solaire thermique ont fait "peu de progrès" selon le rapport.
La baisses des investiisements traduit également le "ralentissement" de ceux-ci en Chine, comme au Japon ainsi que dans d'autres pays émergents. En Chine, après des années de déploiement tous azimuts de capacités renouvelables et avec la fin d'un mécanisme de soutien, le pays s'est davantage concentré l'an dernier sur l'adaptation de son réseau électrique.
Au total, dans les pays en développement, les investissements ont reculé de 30% l'an dernier à 116,6 milliards de dollars, soit bien plus que dans les économies développées (-14% à 125 millions d'euros), qui repassent en tête du volume d'investissements. Certains pays, comme le Mexique, le Chili, l'Uruguay, l'Afrique du sud ou le Maroc, ont mis en suspens ou décalé certains projets.
Ces ralentissements montrent que "l'éolien et le solaire restent vulnérables aux changements défavorables de politiques ou aux mesures mises en place pour soutenir le charbon et le gaz", prévient le rapport, qui pointe aussi l'effet potentiellement négatif d'une remontée des taux d'intérêt sur le financement des projets.