Marathon de Paris : 40 000 producteurs d’énergie

Marathon de Paris électricité

Les dalles ont été activités par les meilleurs coureurs après plus de 2 heures de course. Elles ont une durée de vie estimée à 5 ans. (©Schneider Electric)

La plupart des participants du marathon de Paris conservent encore des traces physiques de leur course trois jours plus tard, ainsi que l’euphorie du finisher. Sur les plus de 40 000 coureurs au départ cette année, 38 690 ont bouclé les 42,195 km. D’un point de vue énergétique, on retiendra la mise en place en fin de parcours de dalles productrices d’électricité.

Plus de 7 000 Wh après 42 km

Ce sont 178 dalles « énergétiques » qui ont été installées sur une longueur de 25 mètres le long de l’avenue des Champs-Elysées(1). Chacune d’entre elles mesure 60 cm de long, 45 cm de large et 8,2 cm d’épaisseur. Dotées de capteurs, ces dalles sont conçues à partir de pneus de camions recyclés. Elles permettent de produire de l’électricité à partir de l’énergie cinétique des coureurs.

Autour du 42e kilomètre de la course dimanche, chaque foulée a conféré aux dalles une capacité de 8 W durant le temps de passage du coureur sur le dispositif. L’ensemble des coureurs a ainsi généré plus de 7 000 Wh (7 kWh), soit l’équivalent de la consommation électrique annuelle moyenne de 1,5 foyer français (ou de 2 h d’illumination de la tour Eiffel selon l’organisateur). Le coût des dalles n’est pas communiqué par le fabricant Pavegen Systems qui déclare toutefois l’avoir divisé par 2 durant l’année écoulée. Il a pour objectif de faire baisser leur coût à 50 livres par dalle (soit près de 58,5 €).

Vers des courses à « énergie positive » ?

L’installation de ce dispositif a été réalisée par le nouveau partenaire titre du marathon de Paris, l’électricien Schneider Electric qui vient de conclure un contrat de 4 ans avec l’organisateur ASO. Le concept des sols producteurs d’électricité n’est toutefois pas nouveau. Depuis plusieurs années, des trottoirs(2) ou des pistes de danse produisant de l’électricité sont expérimentés. En Italie, une société développe également des dos d’âne producteurs d'électricité. Lors des derniers Jeux Olympiques à Londres, Pavegen avait déjà installé un système de dalles productrices d’électricité.

Sur la course du marathon de Paris, Schneider Electric s’était engagé à faire un don supplémentaire à l’association Habitat et humanisme pour les mal-logés si la barre des 7 kWh produits était franchie. L’association a ainsi reçu 60 000 euros au total avec la complicité énergétique des près de 40 000 marathoniens.

Quid de l’électricité produite ? Stockée dans des batteries, elle a permis d’alimenter des écrans et dispositifs électroniques le long du parcours. Les dalles de Pavegen préfigurent ainsi des courses autonomes en énergie, voire à « énergie positive » ?

 

Vidéo présentant l'installation de dalles Pavegen et leur « activité » durant les JO de Londres (©Pavegen)

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Sources / Notes

(1) En partie en dehors du parcours pour que les spectateurs participent à l’effort.
(2) Ils ont notamment fait l’objet d’une expérimentation à Toulouse.

Site de Pavegen Systems

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