RIANA, future célébrité des sites nucléaires ?

Robot RIANA d'Areva

RIANA en scène (©Areva/JM Taillat)

Le groupe Areva a annoncé le 29 juin avoir livré au CEA un robot de nouvelle génération destiné à intervenir dans des environnements nucléaires sensibles. Il pourrait notamment accompagner les techniciens dans le démantèlement de réacteurs nucléaires. Présentation de ce robot homonyme d’une célèbre chanteuse.

Quelles missions pour RIANA ?

Le robot d’Areva baptisé RIANA (pour « Robot for Investigation and Assetments of Nuclear Areas ») n’a pas des mensurations exceptionnelles : il mesure 77,5 cm de long, 54 cm de large et 56 cm de haut. Ce petit robot tout terrain de 65 kg est pourvu de 4 roues motrices qui lui permettent de franchir des obstacles allant jusqu'à 12 cm de haut. Il a une vitesse maximale de 3 m/s, soit un peu moins de 11 km/h. Il dispose d’une connexion sans fil et est équipé de caméras thermiques.

Pouvant se positionner avec précision dans des environnements confinés, RIANA a principalement vocation à réaliser un ensemble de mesures et à prélever des échantillons en milieu radioactif. Les mesures réalisées et une carte 2D de l’environnement du robot s’affichent en temps réel sur l'écran de contrôle à distance.

Les caméras de RIANA lui permettent ainsi de pouvoir réaliser des cartographies là où la présence humaine présente parfois des risques. Un programme de guidage pré-enregistré peut même permettre au robot d’intervenir sur un chantier sans présence d’un opérateur. En cas de perte de signal, le robot rejoint automatiquement sa dernière localisation signalée. Le pilotage de RIANA est en outre simplifié par rapport aux autres robots réalisant des mesures jusqu’ici. Les modules de mesure et de prise d’échantillons peuvent également être facilement modifiés en fonction des missions.

Quelles terrains d’intervention ?

RIANA aura principalement vocation à intervenir lors des opérations de démantèlement de réacteurs. Ce robot est d’ores et déjà opérationnel sur le site du CEA Marcoule où des recherches sont entre autres effectuées sur le traitement des combustibles nucléaires usés et sur les techniques d’assainissement des installations nucléaires en fin de vie. RIANA y fait partie du « pack UI », c’est-à-dire d’un ensemble de matériel d’intervention dont disposent les équipes en charge des opérations d’investigation et de décontamination en cas d’événement à caractère radiographique.

RIANA a vocation à être déployé au sein des unités d’intervention de ce type en cas de crise radiologique mais aussi non radiologique (risques « NRBC »(1)). Précisons que la température doit être comprise entre 5°C et 50°C pour utiliser ce robot. Compte tenu des nombreux modules qu’il peut intégrer, son coût peut fortement varier en fonction des besoins du client : de quelques dizaines de milliers d’euros pour une plateforme de base à bien plus d’une centaine de milliers d’euros selon Areva.

Le CEA a pour sa part déjà commandé un second robot RIANA équipé de nouveaux modules : relais radio, recharge automatique de la batterie, reconstruction 3D de l’environnement avec scanner laser, contrôle de contamination par frottis, piste d’atterrissage pour un drone et intégration d’un logiciel permettant à RIANA de communiquer avec celui-ci, etc. Le petit robot vedette est a priori loin d’avoir atteint ses limites.

Robot RIANA

RIANA dispose d'une autonomie supérieure à 2 heures. (©Areva/JM Taillat)

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Sources / Notes

(1) Risques nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques. 

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