SOGRID : Toulouse, laboratoire mondial des smart grids

Puce SOGRID

Un espace de démonstration mobile de SOGRID permettra au public de découvrir les différents objets connectés et la puce nouvelle génération (ici en photo) les 27 et 28 novembre 2015 au Quai des Savoirs à Toulouse. (©ERDF) 

Le projet de réseau électrique intelligent SOGRID à Toulouse a débuté sa phase d’expérimentation sur le terrain le 7 septembre. Associant des objets connectés innovants, il permet de franchir une nouvelle étape dans le développement des smart grids. Explications.

Les équipements connectés du réseau du futur                           

Lancé en 2013, le projet SOGRID (SO pour « Sud-Ouest », GRID pour « réseau » en anglais) a vocation à rendre le réseau de distribution d’électricité entièrement pilotable à distance en temps réel grâce à l’interaction d’équipements connectés. Il est piloté par le gestionnaire du réseau ERDF et par le fabricant de semi-conducteurs STMicroelectronics au sein d’un consortium de 10 partenaires. Le budget total de ce projet est de 27 millions d’euros, dont 12 millions proviennent de l’Ademe dans le cadre des investissements d’avenir.

Ce système intelligent repose principalement sur 5 matériels connectés, tous équipés d’une puce de nouvelle génération développée par STMicroelectronics qui leur permet de communiquer entre eux :

  • le compteur communicant installé chez les particuliers qui échange des données avec le centre de supervision d’ERDF (fourni par Landis+Gyr) ;
  • le data concentrateur qui relaie les données et commandes du système d'information SOGRID et les exécute au niveau des compteurs (Sagemcom) ;
  • le capteur coupleur moyenne tension qui mesure la tension et les flux d’électricité sur le réseau (Nexans) ;
  • le T-PASS qui permet le passage des données numériques à travers les transformateurs entre les réseaux de moyenne et de basse tension (Nexans).
  • le coordinateur CPL-HTA qui assure la réception et l’envoi d'informations sur le réseau de moyenne tension (Sagemcom).

La transmission d’informations se fait par courant porteur en ligne (CPL) via les câbles électriques. Cette « chaîne de communication » connectée doit permettre de réaliser en temps réel des opérations à distance, par exemple repérer des pannes chez les clients et y remédier sans déplacement de technicien.

Matériels connectés de SOGRID

Tous les équipements connectés de SOGRID sont reliés au système d’information d’ERDF. (©ERDF)

Une expérimentation d’un an sur le terrain

L’expérimentation de terrain du projet SOGRID est effectuée au sein de 1 000 clients (une très large majorité de foyers et quelques commerçants de quartier) de Toulouse et de la commune voisine de Vieille-Toulouse, tant dans des zones urbaines que rurales, jusqu’à la fin de l’été 2016. Cette expérimentation doit permettre de vérifier l'efficacité du pilotage en temps réel du « réseau intelligent ».

Ce système doit in fine permettre de gérer plus finement l’équilibre entre production et consommation d’électricité sur le réseau (en particulier durant les périodes de pointe) en y intégrant des flux croissants d’électricité d’origine renouvelable intermittente (éolien et photovoltaïque). Selon ERDF, près de 45 000 foyers en Midi-Pyrénées et en Aquitaine font partie de ces nouveaux producteurs photovoltaïques qui peuvent injecter ponctuellement de l’électricité sur le réseau. Le déploiement des véhicules électriques bénéficiera également de cette gestion plus intelligente du réseau.

Signalons qu’ERDF et Toulouse School of Economics ont également annoncé un nouveau partenariat pour étudier les smart grids et les mécanismes de régulation économique permettant d’en tirer le meilleur bénéfice. La métropole toulousaine est plus globalement impliquée dans un programme de « ville intelligente » lancé cette année, qui inclut d’autres problématiques telles que la mobilité ou l’autonomie des seniors. 

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