• Source : The Global Commission on the Economy and Climate

Supprimer d'ici à 2050 le charbon comme source d'énergie électrique contribuerait largement à limiter le réchauffement climatique, permettant de se rapprocher de 0,5°C des objectifs de l'ONU, selon une analyse publiée lundi à la veille du sommet sur le climat.

Remplacer le charbon par des énergies renouvelables permettrait d'envisager une hausse moyenne des températures de 3,2° à l'horizon 2100, au lieu de 3,7°, souligne le Climate Action Tracker (CAT), un outil de mesure piloté par des ONG qui observe les efforts des États pour limiter les émissions de gaz à l'origine du réchauffement de la planète.

Cette avancée permettrait de se rapprocher de l'objectif fixé par l'ONU, visant à limiter le réchauffement à +2° par rapport à l'ère pré-industrielle.

La production électrique génère 40% du CO2 mondial, principal gaz à effet de serre affectant le climat, et le charbon est à 70% responsable de cette situation, rappelle le CAT.

"Éliminer totalement le charbon du secteur de l'électricité d'ici 2050 permettrait de ramener (le réchauffement) à environ 3,2°", selon le document. Cela permettrait de réduire de 25% l'écart entre ces 3,7° et l'objectif de l'Onu.

La perspective paraît cependant peu probable, les tendances actuelles promettant au contraire une hausse de près de 20% d'ici 2020 et de 35% d'ici à 2030 des émissions de CO2 liées au charbon dans le secteur de la production électrique.

"Les gouvernements doivent s'employer urgemment à renverser les tendances constatées, et notamment l'augmentation des investissements dans le charbon," souligne Bill Hare, directeur de Climate Analytics, un organisme de recherche coauteur de l'étude du CAT.

Beaucoup de pays en développement se tournent vers le charbon, moins coûteux que d'autres technologies.

Lundi, un autre rapport, publié par un autre organisme de surveillance, la Carbon Tracker Initiative, met cependant en garde les acteurs investissant dans le charbon contre des "risques financiers majeurs", alors que la demande chinoise ralentit.

"Avec les nouvelles mesures destinées à limiter le recours au charbon et les importations de moindre qualité en Chine, il semble que le vent tourne à l'encontre des exportateurs", souligne-t-il, ajoutant que la demande chinoise pourrait bien "culminer en 2016 avant de décliner peu à peu".

Les chefs d'État et de gouvernement se retrouvent mardi à New York pour un sommet destiné à encourager les engagements nationaux afin de tenir cette limite de +2°C d'ici à 2100.

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