Au Venezuela, le géant pétrolier public PDVSA se dit victime d'une « cyberattaque » de l'étranger

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Le groupe pétrolier et géant public Petroleos de Venezuela (PDVSA) a dénoncé lundi une "cyberattaque" orchestrée par des "intérêts étrangers" en pleine crise entre Caracas et Washington et une semaine après la saisie d'un pétrolier par les forces armées américaines.

« Une cyberattaque visant à interrompre son fonctionnement »

Le président américain Donald Trump souffle le chaud et le froid sur la possibilité de frapper le territoire vénézuélien après avoir déployé depuis août un important dispositif militaire dans les Caraïbes, puis lancé depuis septembre des frappes meurtrières sur des bateaux présentés comme participant au narcotrafic et saisi un pétrolier.

"L'entreprise a été la cible d'une cyberattaque visant à interrompre son fonctionnement. Grâce à l'expertise des talents humains de PDVSA, les zones opérationnelles n'ont subi aucune affectation, l'attaque ayant été réduite à son système administratif", a annoncé PDVSA dans un communiqué.

"La continuité opérationnelle de l'industrie est maintenue grâce à la mise en place de protocoles sûrs", tant pour répondre à la demande de son "marché intérieur" que pour honorer "ses engagements d'exportation", précise le texte. PDVSA a rejeté "cette action ignoble, orchestrée par des intérêts étrangers".

La vice-présidente et ministre des Hydrocarbures vénézuélienne, Delcy Rodriguez, avait demandé samedi aux travailleurs du secteur pétrolier "d'être vigilants face à toute tentative de sabotage ou de guerre numérique contre l'industrie", selon un message de PDVSA diffusé sur Telegram samedi.

« Redoubler de vigilance »

Elle avait également appelé à "redoubler de vigilance" quant à "la sécurité physique des installations et la protection cybernétique des opérations", selon le message qui a ensuite été supprimé de la plateforme de messagerie.

Washington a déployé en août une flottille de navires de guerre et des avions de combat dans le cadre d'une opération antidrogue. Caracas estime que le véritable but de l'opération est de renverser le président Nicolas Maduro et de s'emparer des réserves du pays. La saisie du pétrolier en est une "preuve", selon Caracas.

Selon Washington, le navire transportait du pétrole vénézuélien et avait été sanctionné par le Trésor des États-Unis en 2022 pour des liens présumés avec le Corps des Gardiens de la Révolution islamique iranienne et le Hezbollah.

La principale ressource du Venezuela est le pétrole, soumis à un embargo depuis 2019 et durci en 2025. Cela oblige le pays à écouler sa production sur le marché noir à des prix sensiblement plus bas, destinée en particulier à des pays asiatiques.

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