La Pologne fermera ses mines de charbon d'ici 2049, selon un accord entre gouvernement et syndicats

  • AFP
  • parue le

La Pologne, dépendante du charbon, fermera sa dernière mine en 2049, selon un accord conclu vendredi entre le gouvernement conservateur polonais et les syndicats, faisant ainsi un pas vers la neutralité carbone réclamée par l'UE. La Pologne avait précédemment rejeté l'objectif actuel de l'UE de parvenir à l'objectif de la neutralité carbone en 2050, indiquant qu'il lui fallait plus de temps pour effectuer la transition.

Varsovie s'est également dite récemment préoccupée par la proposition de Bruxelles de viser une réduction de 55% des émissions de gaz à effet de serre de l'UE en 2030 par rapport au niveau de 1990, contre un objectif actuellement fixé à -40%. Selon l'accord, dont les détails doivent être annoncés plus tard, le secteur sera jusqu'à cette date subventionné par l'État.

"Nous avons signé la liquidation de l'une des industries les plus importantes de l'histoire de la République de Pologne", a déclaré aux journalistes Dominik Kolorz, président régional du syndicat Solidarité. Artur Sobon, vice-ministre des actifs de l'État au sein du gouvernement Droit et justice (PiS), a qualifié le plan d'élimination du charbon de "voie juste et équitable vers la transformation de l'industrie minière et énergétique polonaise".

Les syndicats réclamaient à l'origine de repousser la date de la fermeture des mines à 2060, craignant des effets économiques et sociaux désastreux pour le bassin houiller de Silésie, dans le sud-ouest de la Pologne. "Aucun employé des mines de charbon ne perdra son emploi. C'était l'élément le plus important de cet accord pour nous", a assuré M. Kolorz. "Dans une situation où cela n'est pas possible, une protection sociale sera mise en place, mais nous sommes déterminés à ce que tous les travailleurs du fond puissent travailler jusqu'à leur retraite", a encore déclaré le vice-ministre.

La question de l'emploi dans le secteur du charbon est politiquement sensible en Pologne, où les mineurs et leurs familles constituent toujours un électorat important. Le secteur a souffert ces dernières années de la baisse des prix et ses problèmes ont été aggravés par un repli de la demande lié à la pandémie de Covid-19.

L'une des plus grandes entreprises de charbon en Europe, la société publique polonaise PGG, a enregistré plus de 400 millions de zlotys (107 millions d'euros) de pertes en 2019, tandis que cette année ses recettes ont diminué de 2,7 milliards de zlotys, selon des médias. L'accord a mis également fin à un mouvement de protestation, suivi depuis lundi par quelques centaines de mineurs restés sous terre dans une douzaine de mines de la région.

La Pologne est dépendante à 80% du charbon dans sa production d'électricité. Quelque 80 000 mineurs travaillent toujours dans le secteur contre presque 400 000 au début des années 1990.

Commentaires

René

Véritable foutage de gueule; rappelez moi la Pologne est dans l'europe ?

Dominique Guérin

Il eu été intéressant de savoir par quoi ce pays va remplacer ses centrales pilotables à charbon.
Des centrales à gaz?
Des centrales à bois?
des centrales à fioul?
des centrales nucléaires?
Des ENR et des "monstres de stockage"?
Le pilotage de la consommation du style pas de vent = pas de courant?

Dominique Guérin

Ils (les Polonais) vont donc remplacer 30.000 MW de centrales au charbon par 29.000 MW (20 EPR) de nucléaire (en espérant que les jours sans vent il reste 1.000 MW d'éolien).
et installeront 120.000 MW d'éoliennes (60.000 machines à 3 M€ pièce) pour avoir la satisfaction de produire sur l'année leur consommation actuelle.
Ce qui leur permettra d'exporter 90.000 MW quand il y aura du vent à prix négatif car tout les voisins en auront trop,
à moins qu'ils n'installent 90.000 MW d'électrolyseurs pour faire de l'hydrogène ces jours là, mais fonctionnant au tiers de leur puissance en moyenne sur l'année...
Et s'ils ne faisaient que 30.000 MW de nucléaire, quelles seraient les économies? eh bien: les 180.000.000.000 € des éoliennes, les renforcements de réseau allant avec et surement autant pour les électrolyseurs, les centrales de liquéfaction, les piles à combustible, le mise en place d'un réseau de stockage et distribution... Peut être 500 milliards au total... Une paille pour les 34 millions de Polonais: 15.000 € par tête.

Dominique Guérin

Les EPR à 8 milliards la pièce ne coûteront que 160 milliards et s'ils sont situés à proximité des sites des centrales à charbon actuelles, il y aura peu de modifications de réseau.
Conclusion: EPR seuls: 160 Mds€
EPR + éoliennes + chaine de l'hydrogène: 660 Mds€: 20.000 € par Polonais.

Ajouter un commentaire

Suggestion de lecture