Le patron du groupe chinois CEFC Ye Jianming va quitter ses fonctions

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Ye Jianming, patron et fondateur du conglomérat chinois CEFC China Energy et de sa branche européenne CEFC Europe, fait l'objet d'une enquête et va quitter ses fonctions, ont annoncé à Prague CEFC Europe et le cabinet du président tchèque Milos Zeman.

"La société CEFC Europe a été informée d'un changement préparé de la structure d'actionnariat, dans laquelle Ye Jianming ne sera plus présent ni comme actionnaire ni dans la direction de la société", a indiqué CEFC, dont les investissements en République Tchèque sont estimés à 1,5 milliard d'euros. Son communiqué ne précise pas si M. Ye va quitter ses fonctions au sein de CEFC Europe ou celles à la tête du conglomérat tout entier. Le porte-parole de CEFC Europe, Pavel Bednar, n'était pas immédiatement disponible pour répondre à cette question.

CEFC China avait démenti début mars l'information sur le placement "sous enquête" de M. Ye publiée par le respecté magazine financier Caixin, qui citait des sources proches du dossier. M. Ye fait l'objet en Chine d'une enquête pour "soupçon de violation de la loi", a de son côté indiqué la présidence tchèque dans un communiqué lundi soir, à l'issue d'un déplacement en Chine d'une délégation conduite par le chef du cabinet présidentiel, Vratislav Mynar.

"La partie chinoise a entre autres informé que M. Ye Jianming fait objet d'une enquête pour soupçon de violation de la loi", lit-on dans ce document qui ne fournit pas de précisions sur la nature des faits reprochés à M. Ye. "L'enquête n'est pas menée contre la personne juridique de CEFC China", souligne le document de la présidence tchèque.

"Nous attendons l'examen de toute cette affaire", a déclaré à l'agence CTK le porte-parole de la présidence, Jiri Ovcacek, répondant à la question de savoir si Ye Jianming resterait conseiller du chef de l'Etat tchèque, très favorable aux investissements chinois dans son pays.

Le groupe chinois a choisi la République tchèque, membre de l'UE depuis 2004, pour son quartier général européen. Elle y a fait des investissements dans différentes sociétés, pour un total estimé à un milliard et demi d'euros et ses sociétés emploient quatre mille personnes, notamment dans les finances, le transport aérien, le tourisme, l'industrie, l'immobilier et les sports.

"CEFC China continue à considérer ses projets en République tchèque comme l'une de ses priorités et leur prête une grande importance", lit-on aussi dans le communiqué de CEFC Europe.

Le document annonce en même temps la prochaine "entrée dans CEFC Europe d'un nouvel actionnaire" qui devrait être, selon plusieurs média tchèques, la société publique chinoise CITIC, à 49%.

En Chine, où le secteur énergétique reste dominé par les géants publics Sinopec et CNPC sous la supervision étroite de l'Etat, le groupe privé CEFC fait figure d'exception. Établi en 2002, il a multiplié les rachats de terminaux, raffineries et champs pétrolifères jusqu'à devenir un mastodonte affichant 34 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2015.

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