Le pétrole en berne avec l'hypothèse d'un accord sur l'Ukraine

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Les cours du pétrole ont encore nettement reculé mardi, pour la quatrième séance consécutive, subissant de plein fouet l'avancée des discussions pour un accord sur l'Ukraine, dans un marché marqué par les craintes de surabondance.

"Le prix du pétrole brut de Brent est tombé (en séance) sous la barre des 60 dollars le baril pour la première fois depuis plus de sept mois", relève Carsten Fritsch, de Commerzbank.

En terminant à 58,92 dollars (-2,71%), la référence européenne pour livraison en février a même atteint un plus bas en clôture depuis février 2021.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en janvier, a reculé de 2,73% à 55,27 dollars, un niveau inédit depuis près de cinq ans.

"La pression à la vente est générée par de nouveaux espoirs de voir la guerre en Ukraine prendre fin dans un avenir proche et par l'assouplissement ou la levée des sanctions américaines contre le secteur pétrolier russe qui l'accompagnerait", estime Carsten Fritsch.

En une dizaine de jours, le cours du WTI a perdu 8%.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est félicité lundi de "progrès" dans les négociations avec les Etats-Unis pour mettre fin à la guerre avec la Russie.

"Nous sommes plus proches aujourd'hui que nous n'avons jamais été" d'un accord, a pour sa part estimé Donald Trump.

Les avancées des pourparlers de paix réduisent la prime de risque géopolitique" qui soutenait les prix du pétrole jusqu'ici, soulignent les analystes de DNB.

Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), les exportations de Moscou ont chuté de 420.000 barils par jour en novembre, dans un contexte de sanctions américaines et de frappes de drones menées par l'Ukraine.

Un accord pourrait donc davantage inonder le marché, en facilitant le retour nombreux barils russes.

"Plusieurs faux départs ont déjà marqué l'année" dans les pourparlers sur l'Ukraine, tempère Derren Nathan, analyste chez Hargreaves Lansdown.

Pour Carsten Fritsch, "une augmentation significative de l'offre de pétrole russe est peu probable, car la Russie est liée par les objectifs de production de l'OPEP+", l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, "et produit déjà à un niveau proche de ses propres limites de capacité".

L'Opep+ a nettement revu à la hausse ses quotas de production tout au long de l'année, au point que les analystes anticipent que l'augmentation de l'offre dépassera celle de la demande, ce qui constitue un autre facteur baissier pour les cours.

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