Le pétrole tente un rebond technique mais échoue, plombé par les banques américaines

  • AFP
  • parue le

Les cours du pétrole ont tenté sans succès un rebond technique jeudi, après un début de semaine cauchemardesque, l'incertitude sur la conjoncture et le secteur bancaire étant trop pesante.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet n'a grignoté que 0,23%, pour clôturer à 72,50 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en juin, s'est lui effrité de 0,05%, à 68,56 dollars.

La séance a été marquée par un écart brutal peu après l'ouverture, qui a fait chuter le WTI à 63,64 dollars, son plus bas niveau depuis 17 mois. "C'était un +bug+", a estimé John Kilduff, d'Again Capital, le cours se redressant immédiatement après.

Cet écart brutal, ajouté aux baisses des derniers jours, a provoqué une chasse aux bonnes affaires, qui a permis aux prix de se redresser, a expliqué l'analyste.

Le retournement a aussi été encouragé par la perspective d'une possible nouvelle intervention de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses alliés de l'accord Opep+.

"Ils commencent à faire un peu de bruit sur une poursuite des coupes de production", a relevé John Kilduff.

Le cartel a déjà annoncé une réduction de ses volumes de deux millions de barils par jour en octobre, avant que huit membres de l'alliance ne décident, début avril, de diminuer encore leur production quotidienne de 1,16 million de barils supplémentaires.

Selon l'agence russe TASS, les membres de l'Opep+ ont décidé que la réunion ministérielle du 4 juin aurait lieu en présentiel, plutôt qu'en visio-conférence.

"Cela montre qu'ils sont vigilants", selon John Kilduff. "Le problème, c'est que leur crédibilité n'est pas fantastique pour ce qui est des coupes de production."

Même si les prix se sont quelque peu raffermis jeudi, "si, d'un coup, la crise bancaire s'étend, on pourrait encore voir de la volatilité" sur le marché de l'or noir, a estimé Eli Rubin, d'EBW Analytics Group.

Après avoir pris quasiment 2% en séance, le WTI s'est ainsi rapidement essoufflé, pour clôturer autour de l'équilibre.

Le secteur bancaire américain s'est de nouveau retrouvé sous pression jeudi, avec l'établissement régional PacWest particulièrement visé.

"Il ne semble pas que la crise des banques régionales va se terminer demain", a renchéri l'analyste. "Et plus ces craintes (sur la solidité du secteur financier américain) se prolongent, plus cela peut peser sur les cours du pétrole", malgré "la solidité des fondamentaux du marché".

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