- Connaissance des Énergies avec AFP
- parue le
Le Parlement indien a adopté jeudi une loi visant à ouvrir la production d'énergie nucléaire civile aux entreprises privées, dans le cadre de l'ambitieux plan du gouvernement pour quasi tripler sa production d'énergie nucléaire en six ans.
L'Inde reste fortement dépendante du charbon, qui représente 75% de sa production totale d'électricité, pour répondre à une demande énergétique en forte augmentation.
Les coupures d'électricité sont fréquentes dans le pays le plus peuplé du monde (1,4 milliard d'habitants), où la demande énergétique croît avec le développement économique et de la classe moyenne.
Cette loi "marque un tournant dans notre paysage technologique" et ouvre également "de nombreuses opportunités" pour le secteur privé, a déclaré le Premier ministre Narendra Modi.
"Qu'il s'agisse d'alimenter en toute sécurité l'intelligence artificielle ou de permettre une fabrication écologique, elle donne un élan décisif à un avenir énergétique propre pour le pays et le monde", a ajouté M. Modi dans un communiqué.
"Le moment est idéal pour investir, innover et construire en Inde", a-t-il souligné.
En novembre, le bureau de M. Modi avait déclaré que "l'Inde s'orientait désormais vers l'ouverture du secteur nucléaire" pour "les petits réacteurs modulaires, les réacteurs avancés et l'innovation nucléaire".
À l'heure actuelle, la société publique Nuclear Power Corp of India Ltd (NPCIL) exploite les centrales nucléaires indiennes.
"Le gouvernement a pris des mesures pour augmenter la capacité nucléaire, qui passera de 8.180 MW actuellement à 22.480 MW d'ici 2031-2032", avait indiqué le ministère indien de l'Énergie atomique (DAE) lors d'une réunion d'information en février.
Cette expansion comprend la construction et la mise en service de 10 réacteurs, pour un total de 8.000 MW ", avait-il précisé.
Six autres centrales de 1.208 MW bénéficiant du soutien des États-Unis ont déjà reçu une approbation de principe.
En 2006, l'Inde et les États-Unis ont signé un accord nucléaire historique en vertu duquel Delhi a accepté pour la première fois de soumettre ses réacteurs atomiques civils à un contrôle international.
Le géant d'Asie du Sud s'est engagé à atteindre la neutralité carbone en 2070 et, d'ici 2030, de réduire de 45% l'intensité de ses émissions (c'est-à-dire le niveau de ses émissions relatif au PIB) par rapport aux niveaux atteints en 2005.
L'Inde a émis 4,4 milliards de tonnes équivalent CO2 en 2024 - une unité de mesure des gaz à effet de serre favorisant le changement climatique - selon l'ONU, dépassée seulement par la Chine et les Etats-Unis.
ash-pzb-lth/nth