Coûts de la petite hydroélectricité en métropole continentale

  • Source : CRE

Le parc hydroélectrique français se compose d’environ 2 500 installations en métropole continentale, d’une puissance cumulée de 25,5 GW (les près de 400 ouvrages sous concession comptant pour 90% de cette puissance). Même si ce parc évolue faiblement depuis le début des années 1990, il a encore compté pour 11,2% de la production électrique française en 2019, faisant de l’hydraulique de loin la première filière renouvelable productrice d’électricité.

Dans le rapport ci-après publié le 10 février, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) diffuse un état des lieux des coûts en France métropolitaine continentale de la « petite » hydroélectricité, qui désigne près de 2 000 petites installations (dont la puissance est « pour la grande majorité inférieure à 4,5 MW » par site(1)) bénéficiant d’un contrat d’achat ou d’un complément de rémunération. Elle y souligne la grande diversité d’installations au sein de cet ensemble (en fonction de la topologie du site, de la « qualité » de l’eau(2) ou encore des contraintes environnementales) qui compte pour 10% de la production annuelle du parc hydroélectrique français.

Il en résulte « une forte dispersion des coûts sur l’ensemble du panel analysé » : coûts d’investissement « entre 2 100 et 5 600 €/kW pour 75% des installations neuves », coûts annuels de fonctionnement (avec les charges d’exploitation et fiscales) « entre 50 et 180 €/kW pour 75% des installations »(1), etc. Le facteur de charge varie également fortement d’une petite installation hydroélectrique à une autre, sachant que 75% des sites neufs considérés fonctionnent « entre 2 000 et 4 300 heures annuelles d’équivalent pleine puissance », ce qui conduit à « des coûts complets de production (LCOE) pour les installations neuves […] de 37 à plus de 200 €/MWh »(4).

En matière de rentabilité, la CRE fait état d'une grande hétérogénéité(5) entre les différentes installations « induite par les différents mécanismes de soutiens successifs ». La Commission préconise entre autres « de généraliser l’appel d’offres à l’ensemble des installations ou, a minima, de l’étendre aux installations neuves de plus de 500 kW, afin de limiter les effets d’aubaine importants » induits par le système actuel de « guichet ouvert ».

La CRE note par ailleurs que « les augmentations de puissance sur les concessions existantes et la création de nouveaux projets concessifs, de puissance plus importante que la petite hydroélectricité et potentiellement moins coûteux, constituent une solution essentielle et complémentaire au développement de la petite hydroélectricité pour atteindre les objectifs de la filière au moindre coût ». 

Lire l'étude :
Coûts petite hydroélectricité

Sources / Notes

  1. Publication réalisée à l’occasion d’une délibération portant sur un projet d’arrêté tarifaire.
  2. Notamment « l'abrasivité vis-à-vis des équipements hydromécaniques et la présence de sédiments ».
  3. La CRE précise que ces coûts « ne tiennent pas compte des coûts de gros entretien et de renouvellement du matériel, caractéristiques de l’hydroélectricité, représentant des dépenses ponctuelles de l’ordre de 2 à 4 % des coûts d’investissements initiaux en moyenne, intervenant 2 à 3 fois au cours des 15 premières années du contrat de soutien pour les installations neuves ».
  4. « Les LCOE des installations rénovées se situent quant à eux quasi-exclusivement en dessous de la barre des 100 €/MWh ».
  5. En matière de rentabilité, la CRE indique que « la moitié des installations pour lesquelles la rentabilité a pu être calculée présente des taux de rentabilité interne (TRI) avant impôt insuffisants, voire négatifs » tandis que « 35 % des installations présentent des rentabilités jugées excessives ».

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