D’où vient l’uranium naturel importé en France ?

Uranium

Le Niger est historiquement associé aux importations françaises d'uranium.

Besoins de la France en uranium

La France a besoin de l'ordre de 8 000 à 9 000 tonnes d’uranium naturel par an pour fabriquer le combustible alimentant son parc de 57 réacteurs nucléaires(1). La totalité de cet uranium est importée : l’exploitant EDF achète le combustible final auprès d’Orano (ex Areva) qui sécurise son approvisionnement en amont en exploitant de l’uranium naturel dans différentes zones géographiques. 

Origines de l'uranium importé en France

La répartition exacte des importations françaises n’est pas communiquée par EDF et Orano, qui relaient des documents assez globaux sur l’origine de ces importations.

Le groupe français extrait notamment de l’uranium au sein des mines d’Arlit au Niger(2) et de Muyunkum et Tortkuduk au Kazakshtan (via la co-entreprise Katco dont elle détient 51%, les parts restantes étant détenues par KazAtomProm).

Les 3 pays ayant extrait le plus d'uranium naturel de leurs mines en 2022(3) sont le Kazakhstan (21 227 tonnes, soit 43% de la production mondiale), le Canada (7 351 tonnes, 14,9%) et... un pays africain qui n'est pas le Niger, mais la Namibie (5 613 tonnes, 11,4%).

Le Niger n'était « que » le 7e producteur mondial en 2022 (2 020 tonnes, 4,1% du total mondial), derrière - outre les 3 pays précédemment cités - l'Australie (9,2%), l'Ouzbékistan (6,7%) et la Russie (5,1%). 

La mine canadienne de McArthur River est le plus grand gisement au monde d'uranium à haute teneur.

Coût de l'importation d'uranium

Compte tenu du prix de l’uranium naturel sur les marchés(4), le montant des importations françaises d’uranium peut être estimé entre 500 millions et un milliard d’euros par an (ces importations ne sont pas prises en compte dans la facture énergétique française(5)).

Notons que le coût de l'uranium naturel constitue in fine seulement 5% du coût de production du kWh nucléaire(6).

De l'uranium exploité dans le Limousin au XXe siècle

En France, des gisements de moins bonne qualité ont été exploités dans le Limousin durant toute la deuxième partie du XXe siècle.

De l’uranium naturel est même présent dans l’eau de mer à une teneur d’environ 3 mg par m3 d’eau. Cette proportion peut paraître ridicule au premier abord. Cela signifie pourtant qu’à l’échelle mondiale, les océans contiennent près de 4,5 milliards de tonnes d’uranium dissous, soit l’équivalent de plus de 77 000 ans des besoins actuels du parc nucléaire mondial. Dans les faits, l’exploitation de ces volumes est toutefois trop coûteuse pour être envisagée.

Une concentration minimale pour être considérée comme un minerai

Pour extraire de l’uranium naturel, Orano se rend au Niger, au cœur du Canada ou encore au Kazakhstan. Beaucoup de personnes en déduisent spontanément que l’uranium est uniquement présent dans ces zones. Cet élément est pourtant assez commun : on en trouve partout dans la croûte terrestre (en moyenne 3 grammes par tonne), et donc même potentiellement dans le sous-sol de son jardin dans de très faibles proportions.

C’est la teneur en uranium naturel dans les roches du sous-sol qui peut fortement varier d’une zone à une autre. Pour que des roches soient qualifiées de « minerais », on considère généralement qu’elles doivent posséder une concentration en uranium supérieure à 0,1%, soit 1 kg d’uranium par tonne de roche. C’est un taux minimum pour que l’exploitation soit en général rentable.

Certains gisements possèdent des minerais à haute teneur pouvant incorporer jusqu’à plus de 20% d’uranium naturel. C’est précisément le cas de certains gisements au Niger et des mines de Mc Arthur River ou Cigar Lake au centre du Canada.

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