Située à l'ouest d'Athènes, la raffinerie d’Elefsina a une capacité de raffinage d'environ 100 000 barils par jour. (©Hellenic Petroleum)
Le peuple grec a voté « non » dimanche dernier au référendum qui l’appelait à se prononcer sur les propositions des créanciers du pays. A la fin du premier trimestre 2015, la dette publique de la Grèce a atteint près de 312,7 milliards d’euros, soit 175% du PIB national. Présentation des caractéristiques énergétiques de ce pays au cœur de l’actualité.
Une consommation d’énergie faible et en forte baisse
La consommation d’énergie finale de la Grèce a atteint 15,34 Mtep en 2013, soit environ 10 fois moins que celle de la France alors que sa population (11,3 millions d’habitants) est approximativement 6 fois plus faible. Selon le cabinet d’études Enerdata, la consommation de la Grèce exprimée en énergie primaire(1) est de 2,1 tep par habitant, soit près de 30% de moins que la moyenne européenne (3,5 tep par habitant).
La consommation d’énergie de la Grèce est en baisse ces dernières années sous l’effet entre autres de la crise économique qui affecte aussi bien son industrie (dont la consommation d’énergie a baissé de 4,68% par an entre 2005 et 2013) que les ménages grecs (dont la consommation a baissé de 4,65% sur la même période).
Un mix énergétique dominé par le pétrole
Le pétrole compte pour plus de 45% du mix énergétique grec(2) : en 2014, le pays en a consommé environ 105,5 millions de barils par jour (mbj), sa production couvrant moins de 1% de ses besoins. Selon la Commission européenne, les importations grecques de pétrole brut (152,4 mbj en 2014) ont coûté au pays près de 14,6 milliards de dollars en 2014, soit un peu plus de 13 milliards d’euros(3). Les principaux fournisseurs de pétrole de la Grèce sont la Russie (35% des importations en 2013), l’Irak (27%), l’Arabie saoudite et la Libye (chacun 7%).
Il faut par ailleurs remarquer que la Grèce exporte une part importante des produits pétroliers provenant de ses 4 raffineries. Les exportations de ces produits ont ainsi compté pour près de 37,5% des exportations totales de la Grèce en valeur en 2012 (10,3 milliards d’euros) et contribué à réduire le déficit commercial du pays. Précisons que la très grande majorité de ces exportations transite vers des pays méditerranéens n’appartenant pas à l’Union européenne.
Le mix énergétique grec repose par ailleurs principalement sur le charbon (28,7%)(4) et sur le gaz naturel (13,3%). Si la consommation nationale de charbon est pratiquement entièrement couverte par la production intérieure, la Grèce dépend à plus de 99% des importations pour satisfaire sa demande de gaz naturel (qui a atteint 2,7 milliards de m3 en 2014(5)). Au total, plus de 89% du mix énergétique grec repose sur les énergies fossiles, le reste provenant des énergies renouvelables.
L’accès à l’électricité dans la campagne de Syriza
La consommation d’électricité grecque est en baisse depuis 2009 (-2% par an en moyenne sur la période 2008/2012). Elle a atteint 53,2 TWh en 2013, le secteur résidentiel absorbant près de 36% de ce total(6). La situation économique a eu un fort impact sur la consommation des ménages. Entre janvier et septembre 2013, près de 240 000 foyers ont été privés d’électricité en raison d’impayés.
Le parti Syriza a ainsi fait de l’accès à l’électricité une mesure phare de son programme lors des élections législatives de janvier 2015. Face à l’augmentation de la pauvreté en Grèce, le parti souhaitait rendre l’électricité gratuite pour les familles les plus pauvres du pays. La première loi adoptée sous le gouvernement d’Alexis Tsipras en mars 2015 portant sur la lutte contre la pauvreté intégrait ainsi cette mesure.
Union européenne : les objectifs grecs en matière d’énergie
Dans le cadre du paquet européen Énergie Climat, la Grèce a pour objectif de porter la part des énergies renouvelables dans sa consommation d’énergie finale à 18% en 2020 et à 40% pour l’électricité (contre 23,4% en 2013).
En vue de la COP21, le pays s’est engagé, comme l’ensemble des pays de l’UE, à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) d’au moins 40% d’ici à 2030 (par rapport au niveau de 1990). Les émissions de GES de la Grèce liées à la combustion d’énergie ont atteint près de 77,5 millions de tonnes de CO2 en 2012, c’est à dire près de 7 tonnes de CO2 par habitant(7), ce qui correspond approximativement à la moyenne européenne.
Évolution des exportations de produits pétroliers de la Grèce en milliards d'euros (©Greek Foundation for Economic and Industrial Research)