Le parti socialiste et Europe Ecologie-Les Verts ont présenté, mardi 15 novembre, l’accord auquel ils sont parvenus en vue des prochaines échéances électorales. Un point central de cet accord concerne le nucléaire sans trancher la question du futur du chantier de l’EPR de Flamanville. A moins de 6 mois de la présidentielle (22 avril & 6 mai 2012), les débats politiques sur l’énergie se concentrent essentiellement sur la part du nucléaire dans le mix énergétique français.
Le PS et EELV parviennent à un accord équivoque
L’ « accord politique de mandature » PS-EELV valide le souhait de François Hollande de réduire la part du nucléaire dans le mix électrique français de 75% à 50% d’ici à 2025. A défaut d’inscrire une sortie définitive de l’atome dans l’accord, EELV se félicite de la fermeture « progressive » de 24 réacteurs et de l’arrêt « immédiat » de la centrale de Fessenheim, en cas de victoire en 2012.
En revanche, aucun accord n’a été trouvé au sujet du chantier de l’EPR à Flamanville. François Hollande s’était engagé à préserver la construction de la centrale de 3e génération tandis qu’Eva Joly avait préalablement estimé qu’aucun accord ne serait possible entre les deux partis sans son arrêt.
Un certain flou(1) persiste au sujet de la « reconversion à emploi constant » programmée pour la filière de retraitement et de fabrication du combustible MOX. Ce point suscite l’inquiétude d’Areva, producteur de près de 95% du MOX dans le monde.
Le gouvernement compte sur « Energies 2050 »
Le gouvernement effectue actuellement un exercice de prospective à l’horizon 2050, dit « Energies 2050 ». Celui-ci vise à envisager l’ensemble des scénarios énergétiques, y compris ceux intégrant un passage à la 4e génération de réacteurs nucléaires ou au contraire une sortie du nucléaire. Il est coordonné depuis le 20 octobre par une commission pluraliste présidée par Jacques Percebois, économiste reconnu dans le domaine de l’énergie. Un rapport sera remis à Eric Besson avant le 31 janvier 2012 et permettra de préparer la prochaine programmation pluriannuelle des investissements, qui sera soumise aux parlementaires en 2013.
Chaque scénario intègre trois paramètres centraux : les prix de l’énergie, la protection de l’environnement et la sécurité d’approvisionnement de la France. Ces trois paramètres soutiennent souvent l’argumentaire de l’UMP en faveur de l’énergie nucléaire.
D’autres partis misent sur un référendum
Au FN, Marine Le Pen se prononce pour une sortie du nucléaire tout en concédant que la France ne peut actuellement se passer de cette source de production. Elle envisage la possibilité d’un référendum sur ce sujet, tout comme Jean-Luc Mélenchon au Front de Gauche.
La proposition de Dominique de Villepin d’un « Grenelle de l’Energie » témoigne qu’à droite comme à gauche, chacun cherche un mix énergétique idéal sans parvenir à l’identifier clairement. Quitte à faire primer le jeu politique sur un examen impartial des options qui s’offrent à la France à moyen et long terme.