Malgré un ensoleillement privilégié, la Grèce produit en 2010 presque 5 fois moins d'électricité d'origine photovoltaïque que la Belgique. (©photo)
Plan de sauvetage, référendum, sortie hypothétique de la zone euro et de l’UE… La Grèce est au cœur de l’actualité. Il est souvent davantage question de sa faillite que de ses atouts. Des opportunités énergétiques sont néanmoins évoquées au niveau européen.
Un potentiel photovoltaïque inexploité
Bien que la Grèce ne dispose pas de ressources fossiles significatives, hormis le lignite, sa consommation est particulièrement issue de ces énergies. Le lignite, charbon à faible maturité organique satisfait 23% de la consommation grecque d’énergie primaire en 2010. Les consommations de pétrole et de gaz naturel représentent respectivement près de 60% et de 9% de la consommation d’énergie primaire totale.
En 2010, le mix électrique grec (production totale de 47,9 TWh) se décompose comme suit(1) :
- lignite : 57,2% ;
- gaz naturel : 21,7% ;
- pétrole : 0,2% ;
- énergie hydroélectrique : 15,6% ;
- autres énergies renouvelables : 5,2%.
Les énergies alternatives occupent donc une place encore très limitée en Grèce, un pays qui ne dispose pas d’industrie nucléaire. La Grèce a produit 2 200 GWh d’origine éolienne (contre 1 986 GWh en 2009) et seulement 138,4 GWh d’origine photovoltaïque(2) (contre 62,4 GWh en 2009, soit une augmentation de plus de 220%). Le pays possède pourtant un climat propice au développement de l’énergie solaire, avec en moyenne plus de 300 jours d’ensoleillement par an.
Quelles perspectives?
Début octobre, la chancelière allemande Angela Merkel a annoncé vouloir réduire les subventions à l’énergie solaire pour favoriser l’importation d’électricité dite « verte ». La Grèce constitue une option privilégiée pour l’Allemagne qui a besoin de combler le déficit de production due à la fermeture de son parc nucléaire d’ici à 2022. La Direction générale de l’énergie de la Commission européenne travaille ainsi sur la possibilité que la Grèce puisse rembourser une partie de ses dettes en fournissant de l’énergie solaire à l’Allemagne et en Europe centrale.
Dans cette optique, la Grèce se doit d’accroître la capacité de son parc photovoltaïque : le projet Helios prévoit d’assurer ce développement en envisageant avec optimisme de porter la puissance du parc de 205 MW en 2010 à 2,2 GW d’ici à 2020, puis à 10 GW d’ici à 2050. Ce programme est censé permettre la création de 30 000 à 60 000 emplois mais nécessite près de 20 milliards d’euros d’investissements.
Pour attirer les investisseurs étrangers, le ministre grec de l’énergie a rappelé récemment que la Grèce bénéficie d’un rayonnement solaire 50% plus important que l’Allemagne qui dispose pourtant déjà en 2010 d’un parc photovoltaïque d’une puissance cumulée de 17 GW.
Un second problème d’ordre géographique se pose néanmoins : la partie continentale de la Grèce à 80% montagneuse et les près de 2000 îles composant la partie insulaire du pays ne facilitent pas la connexion au réseau électrique. Une nouvelle inconnue dans le casse-tête grec.