Avis favorables pour les hydroliennes au large de Cherbourg

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Deux projets de fermes hydroliennes "pilotes" au large de la pointe nord-ouest du Cotentin ont obtenu l'avis favorable des commissions d'enquête publique, a-t-on appris jeudi auprès de la préfecture de la Manche. Les hydroliennes sont des turbines sous-marines qui produisent de l'électricité avec l'énergie des courants.

Les deux projets sont prévus dans le raz Blanchard, qui affiche les courants de marée les plus forts en Europe. Mené par EDF et DCNS, "Normandie Hydro" prévoit 7 hydroliennes de 16 mètres de diamètre, à 3,5 km de Goury (Manche), à une trentaine de mètres de profondeur, sur une surface de 28 hectares, selon le rapport d'enquête. Son coût est de 112 millions d'euros.

L'autre, baptisé "Nepthyd", mené par Engie et Enedis (ex ERDF) avec Alstom, prévoit 4 hydroliennes de 18 mètres de diamètre sur 17 ha, non loin de "Normandie Hydro". Chaque projet fait l'objet d'une subvention d'une cinquantaine de millions d'euros.

Selon le rapport d'enquête sur le projet Normandie Hydro, les hydroliennes ont l'avantage de ne pas avoir d'impact visuel négatif et d'être implantées sur des courants marins prévisibles, ce qui permet "une anticipation rigoureuse de la production électrique". Et elles n'émettent par ailleurs pas de CO2 ou de déchets.

La commission relève en revanche plusieurs inconvénients : le recours périodique aux peintures anti-salissures biocides et au relargage d'aluminium ainsi que "la création éventuelle de zones de turbulences susceptibles d'influer sur la faune et la flore". Elle souligne aussi la "méconnaissance au niveau environnemental des incidences de ces installations sur la ressource halieutique". Le projet Nepthyd prévoit de son côté de tester des peintures sans biocides.

Selon un commissaire enquêteur, EDF espère démarrer les travaux en 2017 et Engie en 2018. Les industriels évaluent à deux ans environ la durée des travaux, selon la même source. Le 18 novembre, EDF et DCNS ont annoncé qu'il repoussaient à "avant la fin de l'année 2017" la mise en service des deux seules hydroliennes immergées dans les eaux françaises, au large de Paimpol (Côtes-d'Armor). Ce démarrage était au départ annoncé pour l'été 2016. Les industriels vont devoir remonter ces hydroliennes pour remplacer l'élément défectueux.

Interrogé par l'AFP, DCNS a assuré que "le déploiement du projet de Paimpol-Bréhat ne devrait pas avoir d'incidence sur le déroulement du calendrier du projet Normandie Hydro". "Le raccordement au réseau électrique canadien d'une hydrolienne OpenHydro/DCNS" annoncée le 23 novembre "démontre la validité de cette technologie", a ajouté DCNS.

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