Canada: feu vert à deux projets d'oléoducs, veto pour un troisième

  • AFP
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Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a autorisé mardi la modernisation de deux oléoducs acheminant le pétrole d'Alberta (ouest) vers la côte pacifique et les États-Unis afin d'augmenter de 960 000 barils par jour la capacité à l'export du sixième producteur mondial de pétrole.

Le dirigeant libéral a donné son feu vert à la société américaine Kinder Morgan pour le triplement de la capacité du pipeline Trans Mountain, entre l'Alberta et la banlieue de Vancouver (Colombie-Britannique), ainsi qu'au quasi-doublement de la portion canadienne de l'oléoduc "Line 3" exploité par Enbridge entre l'Alberta et l'État américain du Wisconsin (nord).

"Aujourd'hui, les oléoducs du Canada sont utilisés à pleine capacité. Cela veut dire que si la production augmente de façon significative, nous serons forcés de trouver d'autres moyens d'acheminer le pétrole (qui) sont moins sûrs que les oléoducs", a déclaré en conférence de presse M. Trudeau, citant l'exemple du transport ferroviaire.

La capacité de l'oléoduc Trans Mountain va être portée de 300 000 à 890 000 barils par jour (b/j), et celle de Line 3 de 390 000 à 760 000 b/j, car justement, "la production de sables bitumineux va augmenter dans les prochaines années", a-t-il souligné. En revanche, Justin Trudeau a mis son veto au projet Northern Gategay de la société Enbridge, en invoquant la protection de l'environnement et la forêt humide de la Colombie-Britannique.

Cet oléoduc de 1 200 km aurait traversé le parc naturel protégé de la forêt pluviale du Grand Ours. Or, "ce n'est pas l'endroit approprié pour un oléoduc, tout comme le chenal de Douglas n'est pas un endroit approprié pour le trafic de pétroliers", a insisté le Premier ministre à propos de cette zone reculée et préservée du nord de la Colombie-Britannique.

En permettant le triplement de Trans Mountain, M. Trudeau va à l'encontre de la municipalité de Vancouver qui s'y était résolument opposée, tandis que la province de Colombie-Britannique avait donné son accord conditionnel. "Si je pensais que ce projet était dangereux pour le littoral de Colombie-Britannique je l'aurais rejeté", a-t-il déclaré en rappelant que cette approbation est assortie du respect de 157 conditions.

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