Climat: les ONG fustigent le manque d'avancées à Lima

  • AFP
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Les ONG présentes à Lima, en tant qu'observateurs des négociations internationales sur le climat, ont fustigé samedi le manque d'avancées réalisées cette semaine en vue d'un accord multilatéral qui doit être scellé d'ici un an.

"Il y a eu beaucoup de faux départs depuis le début de la semaine, et notamment des batailles de procédure", a déploré Tasneem Essop, porte-parole du WWF International, pour qui "les négociateurs n'ont toujours pas saisi que ces pourparlers sont une urgence planétaire".

Selon le responsable de l'ONG, deux conceptions s'affrontent au sujet du futur accord espéré fin 2015 à Paris, l'une "centrée sur les efforts de réduction de gaz à effet de serre" et une autre "plus globale, incluant les questions d'adaptation (aux changements climatiques), de financement, de pertes et dommages".

"Le protocole de Kyoto était centré sur la réduction de gaz à effet de serre (des pays développés), mais pour le futur accord, les pays en voie de développement veulent que l'adaptation" aux impacts du réchauffement "soit incluse", a souligné Meena Raman du réseau d'ONG Third world network.

Pour Alix Mazounie du collectif d'ONG françaises Réseau action climat (RAC), "les négociations n'ont pas vraiment commencé". "C'est vrai que c'est souvent ainsi la première semaine (des conférences annuelles de l'Onu sur le climat), avec beaucoup de postures et les pays qui tracent leurs lignes rouges".

"Malgré un nouveau typhon aux Philippines, malgré 2014 qui est partie pour être l'année la plus chaude jamais enregistrée, le sentiment d'urgence ne parvient pas jusqu'ici", a-t-elle regretté.

La conférence de Lima (appelée COP20, du 1er au 12 décembre) est censée posée les jalons du futur accord qui doit engager pour la première fois l'ensemble de la communauté internationale dans la lutte contre le réchauffement de la planète.

Les discussions vont s'accélérer la semaine prochaine avec l'arrivée de ministres mardi et mercredi.

Malgré la dynamique politique impulsée ces dernières semaines par l'accord entre les Etats-Unis et la Chine sur des réductions d'émissions et l'annonce des objectifs européens pour 2030, les discussions ont vite buté sur les sujets faisant habituellement débat: quelle importance donner à la responsabilité historique des pays riches dans le réchauffement? quels financements les pays du Nord peuvent-ils garantir? Que faire pour renforcer l'action d'ici 2020, date d'entrée en vigueur du futur accord?

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