Conflit sur l'EPR finlandais: TVO assigne Areva en justice

  • AFP
  • parue le

Le groupe nucléaire français Areva a annoncé mardi avoir reçu une assignation en référé devant le tribunal de Nanterre de son client finlandais TVO pour obtenir la communication d'informations concernant le projet de restructuration de la filière nucléaire française.

"Nous comprenons qu'une restructuration d'Areva est nécessaire mais l'EPR OL3 en construction sur notre centrale d'Olkiluoto n'est pas traité comme les autres EPR en construction, et cela ne nous plaît pas", a expliqué Jarmo Tanhua, le PDG de TVO, aux Echos qui ont publié l'information sur l'assignation d'Areva à Nanterre.

Le dirigeant finlandais veut s'assurer que "tous les moyens humains et financiers nécessaires à la fin du chantier seront bien disponibles", a-t-il expliqué. Selon Les Echos, une première audience aura lieu à Nanterre "sous un mois". Une porte-parole d'Areva a souligné à l'AFP que le projet de restructuration "n'aura aucun impact sur la bonne réalisation du projet OL3".

Même après la restructuration, "AREVA NP restera l'entité en charge du projet OL3 et continuera de disposer des ressources et des compétences nécessaires pour terminer ce chantier", selon la porte-parole. Areva a assuré être "pleinement mobilisé pour achever le projet dans les meilleurs délais et conformément au calendrier actualisé", mais a demandé "un engagement fort et une participation active de TVO" pour tenir le calendrier.

Le projet OL3 porte sur la construction d'un réacteur de troisième génération par le groupe français et son partenaire allemand Siemens à Olkiluoto (sud-ouest de la Finlande). Ce chantier connaît d'importants retards et surcoûts, qu'Areva et TVO s'imputent mutuellement. Les deux groupes se réclament des milliards d'euros d'indemnités (3,52 milliards pour Areva et 2,6 milliards pour TVO). Le contentieux fait l'objet d'un arbitrage international.

Des négociations pour régler ce litige avaient été entreprises au début de l'année 2016, mais avaient été interrompues en mai sans qu'un accord puisse être conclu. Côté français, ce contentieux freine une opération clé de la restructuration de la filière nucléaire tricolore engagée par Paris en raison des lourdes difficultés rencontrées par Areva, dont l'État français est l'actionnaire principal.

La résolution de ce litige a en effet été posée comme préalable par EDF à la reprise de la branche réacteurs d'Areva, Areva NP, l'électricien français ne voulant pas assumer les risques associés à l'EPR finlandais.

Ajouter un commentaire