Forage pétrolier en Seine-et-Marne : le projet « respecte la loi », selon Roland Lescure

  • AFP
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Le projet de forage pétrolier en Seine-et-Marne, contre lequel la mairie de Paris a engagé une procédure en référé, "respecte la loi", a estimé mardi le ministre de l'Industrie Roland Lescure, interpellé lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.

Une concession exploitable jusqu'en 2034

La députée de Paris Sandrine Rousseau (EELV) a demandé au gouvernement d'"arrêter immédiatement" ce projet, dénonçant une autorisation de l'exécutif "irresponsable".

"Nous respectons la loi qui a été votée ici", a répondu M. Lescure, évoquant la loi de 2017 prévoyant la fin de la production d'hydrocarbures en France d'ici 2040. "Cette loi prévoit que les concessions (...) puissent être exploitées jusqu'en 2040. Celle dont vous parlez, c'est 2034", a déclaré le ministre.

Il a en outre énuméré des "conditions extrêmes" prévues par l'arrêté préfectoral, dont le suivi par un géologue des travaux de forage, "des critères spécifiques imposés aux fluides utilisés pour le forage, le contrôle de l'ensemble des produits chimiques utilisés sur le site, le contrôle de la cimentation des puits et évidemment la mesure de la turbidité, c'est-à-dire de la qualité de l'eau".

« Une catastrophe environnementale en puissance » selon la mairie de Paris

La mairie de Paris a dénoncé lundi "une catastrophe environnementale en puissance, à l'heure où les ressources en eau sont de plus en plus menacées", craignant des conséquences pour les captages de sa régie en charge de l'eau. Son opérateur, Eau de Paris, a saisi en référé le tribunal administratif de Melun pour faire suspendre l'arrêté préfectoral du 30 janvier autorisant l'ouverture de travaux sur la concession d'hydrocarbures de Nonville, à 80 km au sud-est de Paris.

Selon la mairie et l'entreprise productrice de pétrole Bridge Energies, la décision devrait être connue dans les jours qui viennent.

Pour Dan Lert, adjoint à la transition écologique et président d'Eau de Paris, le gouvernement "joue avec le feu" car 180 000 Parisiens et Seine-et-Marnais reçoivent leur eau potable des deux captages situés à proximité du site pétrolier, à Villeron et Villemer.

L'entreprise Bridge Energies est titulaire d'une concession d'exploitation du gisement courant jusqu'en 2034 et exploite déjà trois puits, ouverts entre 2012 et 2014. Elle a obtenu de l'Etat d'en ouvrir deux autres, d'une profondeur de 1. 00 m, à l'issue d'une enquête publique.

Commentaires

Serge Rochain

Il suffit de faire des lois qui s'opposent aux engagements nationaux qui sont une autre forme de loi

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