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Le groupe DCNS a présenté jeudi un projet d'usine d'assemblage d'hydroliennes à Cherbourg (Manche), qui devrait être opérationnelle en 2018, a-t-on appris auprès du groupe d'industrie navale militaire et des collectivités locales. Hervé Morin, président UDI de la Normandie et de Ports normands associés (PNA, la structure qui gère les ports bas-normands), et Hervé Guillou, PDG de DCNS, "ont signé jeudi l'autorisation de dépôt de permis de construire du futur atelier", selon un communiqué commun de PNA et DCNS.
Les collectivités locales vont investir 900 000 euros dans ce projet, a précisé PNA. DCNS en revanche ne donne pas de montant. "DCNS sera le moteur de la construction d'une filière industrielle de l'hydrolien en France, dont Cherbourg sera le centre de gravité", a déclaré M. Guillou, cité dans le communiqué.
Ce projet ne verra toutefois le jour qu'à deux conditions, a précisé M. Guillou à l'AFP: le gouvernement doit lancer d'ici à "la fin de l'année" un appel d'offre pour des fermes hydroliennes commerciales, et il doit aussi donner des indications sur les tarifs de cette future électricité. Sinon, "ce serait très risqué", selon le PDG.
Le gouvernement a déjà validé un projet d'Openhydro, filiale de DCNS dans l'hydrolien, pour construire avec EDF une ferme pilote pré-commerciale de 7 hydroliennes dans le raz Blanchard, au large de Cherbourg. Mais, pour rentabiliser l'usine, DCNS a besoin de concrétiser des projets d'ampleur commerciale, a expliqué le PDG. L'entreprise en a deux, de 150 hydroliennes chacun, l'un dans le raz Blanchard, l'autre au large des côtes de l'île anglo-normande d'Aurigny.
Si le gouvernement ne fait rien, DCNS pourrait être tenté d'aller assembler ses hydroliennes, "ailleurs". Au Canada, un tel appel d'offre est "déjà décidé", a indiqué M. Guillou. L'usine d'assemblage serait construite sur un terrain de 25 hectares appartenant à PNA. Elle pourra employer directement une centaine de personnes lorsqu'elle aura une capacité de 25 à 30 hydroliennes, selon M. Guillou.
Les hydroliennes sont une technologie encore rare. DCNS en a construit quatre: deux qui vont être immergées en juin au Canada, une troisième est immergé au large de Paimpol (Côtes-d'Armor) et une quatrième va l'être "dans les jours qui viennent", au large de Paimpol également.
Une seule hydrolienne produit de l'électricité en France à ce jour: celle immergée au large de Ouessant (Finistère) en juin 2015 par la PME bretonne Sabella. DCNS est déjà très implantée à Cherbourg, où se trouve son usine de sous-marins nucléaires.
