La Pologne reçoit sa première livraison de GNL américain

La Pologne, qui veut mettre fin à sa dépendance du gaz russe, a accueilli jeudi la première livraison de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance des États-Unis, saluée devant le terminal gazier de Swinoujscie (nord-ouest) par la Première ministre Beata Szydlo.

"Cette première livraison du gaz américain va certainement être inscrite dans les manuels d'histoire. C'est une journée symbolique qui montre que la Pologne réalise vraiment l'idée d'un pays en sécurité", a déclaré la cheffe du gouvernement conservateur nationaliste lors d'une cérémonie retransmise par la télévision publique TVP Info.

Dans un communiqué publié par l'ambassade américaine à Varsovie, le département d'État souligne que "les exportations de GNL américain soutiennent le marché du travail américain, font baisser les prix de l'énergie chez les partenaires étrangers et contribuent à préserver la sécurité énergétique en Europe". En avril, la Pologne avait signé son premier contrat ponctuel sur la livraison de GNL depuis les États-Unis. Il s'agit, selon Varsovie, de la première livraison de gaz américain vers l'Europe du nord.

Le GNL constitue un des éléments les plus importants de la stratégie de la Pologne qui cherche non seulement à s'affranchir de la domination russe en matière d'énergie mais aussi à devenir un acteur régional. L'an dernier, elle a inauguré à Swinoujscie son grand terminal GNL. Construit pour 720 millions d'euros, le terminal aura une capacité annuelle initiale de transbordement de 5 milliards de m³, qui pourra être portée ensuite à 7,5 milliards de m³, soit la moitié de la consommation annuelle de gaz de la Pologne.

Le terminal a jusqu'à présent accueilli des livraisons en provenance du Qatar et de Norvège. Actuellement, un tiers du gaz en Pologne provient de ses propres ressources, environ 40% est importé de Russie et 20% d'Asie. La Pologne s'oppose fermement au projet du gazoduc Nord stream 2 acheminant du gaz russe vers l'Europe, qu'elle considère comme un moyen possible de "chantage politique" de la part de Moscou.