L'hydrolienne Sabella immergée "avec succès" au large d'Ouessant

  • AFP
  • parue le

L'hydrolienne de la PME bretonne Sabella a été immergée "avec succès" jeudi au large d'Ouessant (Finistère), ce qui devrait en faire la première en France à fournir de l'électricité grâce aux courants marins, a-t-on appris auprès de la société.

"L'hydrolienne a été posée dans le fond avec succès", s'est félicité auprès de l'AFP Jean-François Daviau, à la tête de l'entreprise basée à Quimper, précisant que la machine serait raccordée vendredi au câble électrique sous-marin qui la reliera à Ouessant. Elle ne sera cependant raccordée au réseau électrique que d'ici septembre, une pièce n'ayant pas été livrée dans les temps. D'ici là, le courant produit sera brûlé via des résistances.

Des hydroliennes ont déjà été immergées au large des côtes françaises, mais uniquement dans le cadre de tests et aucune n'est encore raccordée au réseau électrique. De la taille d'un immeuble de 5 étages et d'un poids équivalent à une dizaine de poids-lourds chargés, soit 400 tonnes, cette première hydrolienne industrielle, de fabrication 100% française, couvrira d'ici septembre 15% des besoins en électricité d'Ouessant et de ses 800 habitants. "C'est un enjeu environnemental", a déclaré à l'AFP Denis Paluel, maire d'Ouessant, se disant "enthousiaste" vis-a-vis du projet.

Sabella prévoit à l'horizon 2019 l'immersion, toujours dans le puissant courant du Fromveur, de deux ou trois autres machines, plus puissantes et d'un diamètre de 15 mètres (D15), dans le cadre d'une ferme pilote destinée à couvrir entre 50 et 70% des besoins en électricité des Ouessantins. C'est depuis un navire spécialisé dans le transport de charges lourdes que l'hydrolienne a été immergée par 55 mètres de fond.

Baptisée D10 (10 mètres de diamètre) et d'une puissance d'un mégawatt, la turbine sera pilotée et contrôlée depuis Ouessant. Le coût du projet, soutenu par la région Bretagne et l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), avoisine les 13 millions d'euros.

Au large des côtes françaises sommeille le deuxième potentiel hydrolien d'Europe, avec 3 gigawatts, contre 8 côté britannique. Pour l'heure, deux projets de fermes pilotes, à l'horizon 2018, ont été choisis par le gouvernement, au large de Cherbourg. L'un de 5,6 MW (quatre hydroliennes), mené par Engie et Alstom, l'autre, de 14 MW (sept hydroliennes), par EDF et DCNS.

Ajouter un commentaire