Macron va inviter les Européens à bâtir un "concept stratégique" de "défense européenne crédible"

  • AFP
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Emmanuel Macron compte inviter dans les prochains mois "tous nos partenaires" à bâtir "une initiative européenne de défense" qui soit "crédible" face "aux missiles russes", alertant sur le risque militaire et économique de voir l'Europe "mourir", ou du moins être "reléguée" face aux autres grandes puissances.

"Les règles du jeu ont changé" du fait de "puissances désinhibées", comme la Russie et l'Iran, a observé le chef de l'Etat lors d'un discours-fleuve sur l'Europe jeudi à Paris, en déplorant "un réveil encore trop faible face au réarmement généralisé du monde".

Face au désengagement américain, le président français a plaidé jeudi pour une "Europe puissance", qui "se fait respecter", "assure sa sécurité" et reprend "son autonomie stratégique".

"Nous devons être lucides aujourd'hui sur le fait que notre Europe est mortelle, elle peut mourir", a déclaré le président français. "Cela dépend uniquement de nos choix mais ces choix sont à faire maintenant" car "à l'horizon de la prochaine décennie, (...) le risque est immense d'être fragilisé voire relégué", a-t-il ajouté, en évoquant non seulement la défense mais aussi un risque de décrochage économique de l'Europe par rapport à la Chine et aux Etats-Unis.

M. Macron a évoqué une Europe "dans une situation d'encerclement" face aux grandes puissances régionales et jugé que les valeurs de la "démocratie libérale" européennes étaient "de plus en plus critiquées" et "contestées".

Sur la défense, "les événements les plus récents ont démontré l'importance des défenses antimissiles, des capacités de frappe dans la profondeur (...) face à des adversaires désinhibés. C'est pourquoi ce qu'il nous faut faire émerger, et c'est cela le paradigme nouveau en matière de défense, c'est une défense crédible du continent européen", a-t-il constaté.

"L'Europe doit savoir défendre ce qui lui est cher avec ses alliés à chaque fois qu'ils sont prêts à le faire et seuls si c'est nécessaire. Est-ce que pour ça, il nous faut un bouclier antimissile, peut-être ?", s'est-il interrogé.

La dissuasion nucléaire française "est par essence un élément incontournable de la défense du continent européen", a-t-il plaidé.

Face à la Russie, le président français a plaidé notamment pour "une capacité européenne de cybersécurité et de cyberdéfense".

Il a défendu "une préférence européenne dans l'achat de matériel militaire" et soutenu l'idée d'un emprunt européen pour financer cet effort de défense.

"C'est ce cadre de sécurité qui nous permettra le jour d'après, aussi de construire les relations de voisinage avec la Russie", a-t-il jugé.

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