Transition énergétique: le Sénat dit une nouvelle fois non au gaz de schiste

  • AFP
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Le Sénat s'est une nouvelle fois opposé, dans la nuit de mercredi à jeudi, au gaz de schiste que des sénateurs UMP avaient tenté de réintroduire à l'occasion de l'examen du projet de loi sur la transition énergétique.

Ces sénateurs avaient déposé un amendement intégrant dans le volet de programmation plurianuelle de l'énergie (PPE) "la nécessaire identification du potentiel énergétique de la France en matière d'hydrocarbures non conventionnels", c'est-à-dire des gaz de schiste. Cet amendement a été rejeté.

"Après les manifestations contre la fracture hydraulique puis contre le gaz de schiste, le dossier a été mis au placard", a déclaré le président de la Commission économique, Jean-Claude Lenoir (UMP). "Imaginez que la même chose se soit passée pour le gaz de Lacq qui a tant participé, pendant quarante ans, au développement de l'Aquitaine et de nos territoires", a-t-il ajouté.

"Faisons confiance aux chercheurs", a plaidé Charles Revet (UMP), estimant que ceux-ci "trouveront des techniques respectueuses de l'environnement. Ne nous privons pas de connaître nos potentialités".

"Je ne compte pas rouvrir le débat sur le gaz de schiste", a déclaré le rapporteur Lasislas Poniatowski (UMP). "Oui à l'exploration: il est absurde d'ignorer ce que recèle notre sous-sol", a-t-il renchéri, rappelant que "la France et la Pologne, il y a quelques années, étaient réputées être les pays européens ayant le plus fort potentiel. Après recherche, la Pologne a découvert que son potentiel était huit fois moindre qu'annoncé". Et de conclure: "L'exploitation est une autre question".

"Aux États-Unis, les forages d'exploitation ont fait des paysages des friches après la faillite des entreprises qui y ont abandonné tout leur matériel", leur a répondu la ministre de l'environnement Ségolène Royal, avant de poursuivre: "ne laissons pas croire que l'exploitation de cet hydrocarbure annonce un eldorado du sous-sol. Faisons des choix clairs: la biomasse, les moulins. Pas le gaz de schiste, n'en déplaise au lobby des investisseurs dans ce domaine qui nous réclameront ensuite des subventions publiques parce que l'exploration n'est pas rentable et causera des dégâts à l'environnement".

Mathieu Darnaud (UMP), élu de l'Ardèche, département concerné par une éventuelle exploitation du gaz de schiste, s'est opposé à l'amendement. "La fracturation hydraulique fait courir un risque considérable au sous-sol fragile de notre département," ce qui affecterait "le thermalisme, l'agriculture, la viticulture. Les conséquences seront incalculables sur le tourisme, les paysages," a-t-il alerté.

Commentaires

AtomicBoy44

Pour moins de 10% de la conso, ça ne vaut pas le cout.

Par contre, je ne partage pas ce que dit Poniatovski. Qui peut croire que si les explorations aboutissent a trouver quelque chose, nous ne les utiliserions pas ?
De plus, pour explorer, il faut creuser des trous, car pour savoir le potentiel, il n'y a pas d'autre choix que de creuser !

Mais encore, le cout de forage et d'exploitation d'un puits est si élevé (~200 fois plus cher qu'un puits conventionnel) et la décroissance de sa production est si rapide, que ce serait un gouffre financier pour les explorateurs/producteurs comme nous allons le voir avant la fin de l'année aux états-unis. Cela a cause de la guerre des prix du pétrole qui se joue en ce moment et qui en diminue la rentabilité dés lors que le baril d'or noir descend en dessous de 70$. Les explorateurs / producteurs étasuniens ont presque totalement arrêté les forages depuis 3-4 mois, et la production des champs les plus rentables pour cette technologie de la fracturation hydraulique est en pleine décroissance (Bakken Normalement).

Donc, non, il n'est pas utile de forer ou explorer, et pas en vertu du principe de précaution, mais simplement parce que le potentiel estimé maximal ne représente que 10% de notre conso annuelle.

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