La transition énergétique mondiale n'a « pas vraiment débuté », alerte DNV

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Centrale solaire aux États-Unis. (©First Solar)

Centrale solaire aux États-Unis. (©First Solar)

C'est en 2024 que la transition énergétique mondiale pourrait réellement débuter, juge la société de certification norvégienne DNV dans son dernier rapport de prospective publié ce 11 octobre (accessible en fin d'article). Explications.

Un mix énergétique majoritairement fossile jusqu'à la moitié du XXIe siècle ?

Au cours des 5 dernières années, les énergies renouvelables ont satisfait 51% des nouveaux besoins en énergie selon DNV. Mais la consommation d'énergies fossiles au niveau mondial continue de progresser.

Alors que la production mondiale d'énergie pourrait atteindre un pic en 2038 selon DNV, les énergies fossiles pourraient rester majoritaires dans le mix énergétique jusqu'à la moitié du XXIe siècle. Dans ses prévisions, DNV estime que la consommation d'énergie fossile pourrait chuter de près de 35,9% entre 2022 (490 EJ, soit environ 80% du mix énergétique mondial) et 2050 (314 EJ, 48% du mix).

Évolution de la consommation mondiale d'énergie d'une période à une autre par source d'énergie

Évolution de la consommation mondiale d'énergie par source d'énergie

Dans le même temps, la contribution des énergies non fossiles est appelée à très fortement augmenter, dans un contexte de forte électrification : l'électricité pourrait compter pour 35% de la consommation finale d'énergie en 2050 selon DNV, contre 19,5% en 2022.

La production mondiale d'électricité pourrait ainsi plus que doubler d'ici à 2050(1), en s'appuyant sur les filières bas carbone : la part des énergies renouvelables dans le mix électrique mondial pourrait en particulier passer de 31% en 2022 à 82% en 2050 (dont 69% pour les seules filières solaires et éoliennes avec stockage)(2).

La cible des 1,5°C « plus incertaine que jamais »

Pour atteindre les objectifs fixés par l'accord de Paris, DNV estime que les émissions mondiales de CO2 liées à l'énergie devraient être réduites de moitié d'ici à 2030 par rapport au niveau actuel, ce qui selon ses prévisions pourraient « ne même pas arriver d'ici 2050 » : DNV estime que ces émissions pourraient être réduites de 4% d'ici à 2030 et de 46% d'ici à la moitié du XXIe siècle.

Les émissions mondiales de CO2 liées à l'énergie pourraient atteindre un pic en 2024 selon DNV, moment à partir duquel « la transition énergétique mondiale commencerait » réellement.

Évolution des émissions mondiales de CO2 liées à l'énergies et prévisions de DNV

Sources / Notes

  1. Pour atteindre 60 800 TWh en 2050 contre 29 500 TWh en 2022.
  2. Les capacités solaires installées dans le monde pourraient être multipliées par 13 entre 2022 et 2050 tandis que la production éolienne mondiale pourrait être multipliée par 9 durant cette période (jusqu'à atteindre 18 300 TWh par an au milieu du XXIe siècle). Les productions hydroélectrique et nucléaire, principales sources d'électricité non fossiles à l'heure actuelle, devraient quant à elles significativement augmenter, malgré une baisse de leur part dans le mix électrique mondial : la production nucléaire mondiale pourrait atteindre un pic de près de 3 500 TWh par an d'ici 2047 (soit environ 41% au-dessus du niveau actuel) tandis que la production hydroélectrique pourrait augmenter de 54% d'ici la moitié du XXIe siècle.

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