Climat : les engagements de la Chine, géante des émissions de CO2 et des renouvelables

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Muraille de Chine

La Chine est à la fois le pays au monde qui émet le plus de gaz à effet de serre en plein changement climatique mais aussi celui qui se dote le plus en voitures électriques et infrastructures d'énergies renouvelables. À l'approche de la grande conférence climat de l'ONU, la COP30, organisée à partir du 10 novembre à Belém au Brésil, voici ce que l'on sait des engagements climatiques de Pékin.

Émissions de gaz à effet de serre

La Chine est responsable de plus de 30% des émissions de gaz à effet de serre de la planète, soit quelque 15,6 milliards de tonnes en équivalent CO2, selon les dernières données de l'ONU. Le cumul historique de ses émissions et ses émissions par tête restent toutefois inférieurs aux chiffres des États-Unis - même s'ils tendent à les rattraper.

En Chine, quelque 60% de la production d'électricité provient de l'utilisation du charbon, un combustible fossile. En parallèle, de grandes installations reposant sur les énergies renouvelables aident le géant asiatique à répondre à la demande.

Le pays domine aussi le marché des véhicules électriques, dont il assure plus de 70% de la production mondiale. Près de la moitié des nouveaux véhicules vendus en Chine étaient électriques ou hybrides en 2024, selon l'Agence internationale de l'énergie.

Engagements de réduction

La Chine a annoncé en septembre son premier objectif chiffré en matière de réduction de ses émissions nettes de gaz à effet de serre : 7 à 10% d'ici 2035. Mais Pékin n'a pas défini d'année de référence.

Des experts estiment que la Chine doit réduire ses émissions de près de 30% par rapport à 2023 pour que les températures mondiales ne s'accroissent pas de plus de 1,5°C par rapport à l'époque préindustrielle - le seuil défini par les accords de Paris.

Les observateurs s'accordent presque tous à dire que les objectifs de Pékin sont largement en dessous de l'effort requis, mais qu'il est susceptible de les atteindre et de les surpasser grâce à l'essor de son secteur des technologies dites "propres" (solaire, éoliennes, voitures électriques).

Jusqu'à présent, le pays s'était engagé à un pic des émissions nettes avant 2030, et à la neutralité carbone en 2060. Des analystes estiment que son pic d'émissions a en fait déjà été atteint ou est sur le point de l'être, grâce à son recours accru aux énergies renouvelables et au nucléaire.

Énergies renouvelables

Les annonces du président Xi Jinping ont été confirmées cette semaine avec la publication d'une feuille de route officielle sur le climat. "Un moment important pour nos efforts collectifs en matière climatique", a salué Simon Stiell, le secrétaire exécutif chargé du changement climatique à l'ONU.

Parmi les objectifs de Pékin figure la multiplication par six des capacités éoliennes et solaires par rapport aux niveaux de 2020, pour atteindre 3 600 gigawatts d'ici 2035. Plus tôt cette année, la Chine avait chiffré à 1 482 GW sa capacité totale en énergies solaire et éolienne. 

Pour atteindre sa nouvelle cible, il lui faudrait en installer pour environ 200 GW par an, soit bien moins que ce qu'elle a mis en place pour la seule année 2024. Des observateurs estiment probable la réussite de l'objectif fixé, et qu'il pourrait être même dépassé avant 2035.

Consommation d'énergie et véhicules électriques

La part des énergies non fossiles doit aussi s'accroître, a appelé le président chinois : elle doit excéder 30% pour ce qui est de la consommation énergétique d'ici 2035, selon les objectifs de Pékin.

Un projet atteignable, voire modeste, à en croire les prévisions qui l'estiment à 36% dans une décennie.

Xi Jinping a également promis de faire des véhicules électriques la norme dans les nouvelles ventes automobiles. Ce qui semble être déjà le cas dans le pays asiatique, où ils représentent plus de 40% des achats.

Quotas carbone et forêts

Parmi les nouveaux engagements de la Chine figure aussi une extension du système national d'échange de quotas carbone aux secteurs à fortes émissions.

Ce système a déjà été étendu à l'industrie lourde (ciment, acier, aluminium) et les autorités avaient déjà annoncé vouloir l'appliquer à davantage de secteurs.

Pékin appelle aussi à augmenter la couverture forestière à plus de 24 milliards de mètres cubes, contre 20 milliards actuellement, selon les données officielles.

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