EDF annonce un bond de son chiffre d'affaires trimestriel avec la hausse des prix de l'électricité

  • AFP
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EDF a annoncé mercredi une forte progression de son chiffre d'affaires au premier trimestre grâce à la hausse des prix de l'électricité, tout en prévenant que cela ne se traduirait pas forcément dans les résultats, alors que la production nucléaire est limitée cette année.

Le chiffre d'affaires a atteint 35,6 milliards d'euros sur les trois premiers mois de l'année, en hausse de 62% par rapport au premier trimestre de 2021. "Il est soutenu par les prix de l'électricité et du gaz", ainsi que par l'activité de courtage (trading), explique le groupe dans un communiqué.

Les cours du gaz, et de l'électricité dans son sillage, se sont envolés ces derniers mois sur fond de reprise économique mondiale puis de guerre en Ukraine.

Toutefois, EDF prévient que "l'évolution du chiffre d'affaires n'aura qu'un impact limité en EBITDA", c'est-à-dire sur l'excédent brut d'exploitation. "Le recul de la production nucléaire pénalisera l'EBITDA en raison des achats nécessaires sur les marchés de gros dans un contexte de forte hausse des prix", souligne EDF mercredi.

En mars, EDF avait estimé que cet Ebitda serait amputé de 26 milliards d'euros cette année en raison des mesures prises par la gouvernement pour limiter la facture d'électricité des Français et de la baisse de sa production nucléaire en raison de problèmes de corrosion sur certains réacteurs.

Mais cette estimation a été revue en baisse de quelque 2 milliards mercredi, l'effet négatif des problèmes de production nucléaire - qui oblige le groupe à aller racheter les électrons manquants à prix d'or sur le marché - étant désormais estimé à 14 milliards d'euros, contre 16 milliards auparavant.

Dans un contexte toujours incertain, EDF ne fournit toujours pas de prévision financière pour ses résultats annuels. "2022 reste une année très difficile, la volatilité sur les marchés est toujours extrême et l'impact du conflit ukrainien est difficile à quantifier", a expliqué le directeur financier Xavier Girre, lors d'une conférence téléphonique à destination des analystes financiers.

EDF n'a pas encore quantifié les coûts liés aux problèmes de corrosion sur des systèmes de sécurité identifiés sur cinq réacteurs parmi les 56 du parc, conduisant à des arrêts prolongés et des tensions sur l'approvisionnement électrique de la France.

Alors que des examens sont toujours en cours pour établir si d'autres réacteurs présentent des problèmes avérés, les réparations seront différentes pour chaque unité concernée. "Cela dépendra vraiment de la situation de chaque réacteur", "ce n'est pas une approche générique", a expliqué Régis Clément, directeur adjoint de la division production nucléaire.

EDF attend aussi des nouvelles de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) dans ce dossier. "Nous pensons que l'ASN donnera sa position d'ici la fin mai", ce qui permettra de "confirmer ou d'ajuster notre stratégie dans ce dossier", a indiqué Régis Clément.

Au premier trimestre, la production nucléaire en France a atteint 91,7 térawattheures (TWh), soit 7,5 TWh de moins qu'un an plus tôt. La production hydraulique a aussi reculé en raison de conditions défavorables.

Concernant la guerre en Ukraine, EDF précise n'avoir "pas d'exposition avec des entreprises russes impactées par les sanctions internationales à ce jour" mais souffrir d'un "impact indirect" (volatilité des matières premières, augmentation des prix de marché et tensions des chaînes d'approvisionnement).

La Commission de régulation de l'énergie (CRE) a par ailleurs condamné EDF à une amende de 500 000 euros, plus 50 000 euros pour une filiale de courtage, dans une affaire remontant à 2016. Il leur est reproché des manquements aux règles européennes de transparence sur les marchés de l'énergie.

Commentaires

Pierre Audigier

Quel est le pourcentage de sa production que EDF vend sur le marché ?

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