Emmanuel Macron lance la voiture électrique à 100 euros par mois pour les plus modestes

  • AFP
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Emmanuel Macron a lancé jeudi le leasing de voitures électriques "à 100 euros par mois" pour les plus modestes et son nouveau "bonus électrique", dans le but affiché de lutter contre le réchauffement climatique tout en favorisant la production française ou européenne.

Aucun modèle de marque ou de fabrication chinoise ne sera plus éligible à ce bonus, ce qui exclut les principaux constructeurs chinois comme BYD ou MG (SAIC) mais aussi la Dacia Spring, l'électrique la moins chère du marché, la Tesla Model 3, les MG ou encore les nouveaux SUV Smart. Pour tenir l'engagement d'un coup d'envoi du leasing avant la fin de l'année, Emmanuel Macron a annoncé la mise en ligne d'une plateforme gouvernementale, mon-leasing-electrique.gouv.fr.

Concrètement, les voitures pourront être réservées à partir du 1er janvier 2024 directement auprès des loueurs et le service démarrera lentement, avec au moins 20 000 livraisons sur l'année.

L'offre montera ensuite en puissance pour s'adapter à la production des usines françaises, qui doivent lancer plusieurs modèles électriques dans les prochains mois, comme la Renault 5. "Le but, c'est qu'on vous aide à acheter des véhicules électriques plutôt produits chez nous", a expliqué Emmanuel Macron dans une vidéo mise en ligne sur les réseaux sociaux.

Lui qui disait encore en septembre que les Français aiment "la bagnole" - "et moi, je l'adore" - sait qu'elle représente encore plus de 15% des émissions françaises de gaz à effet de serre, et qu'il faudra donc verdir rapidement cet usage pour tenir l'objectif de réduction de 55% de ces émissions d'ici 2030.

Les automobilistes pourront également se tourner vers des véhicules électriques d'occasion de moins de trois ans et demi, qui commencent à arriver sur le marché.

"Gros rouleurs"

Ce dispositif sera réservé à terme à la moitié des ménages les plus modestes (dont le revenu fiscal de référence par part est inférieur à 15.400 euros), selon un conseiller de l'exécutif.

Sans apport initial, la location est prévue pour trois ans renouvelables, à raison de 12.000 km/an.

Mais dans un premier temps, la population concernée sera plus restreinte, pour cibler plus particulièrement parmi ces ménages les "actifs gros rouleurs", qui roulent plus de 8.000 km par an ou qui habitent à plus de 15 km de leur lieu de travail. Soit 20.000 à 25.000 bénéficiaires en 2024.

Le nombre de bénéficiaires devrait monter en puissance avec la production française, pour être doublé dès 2025, espère-t-on dans l'entourage du chef de l'État.

Pour Marie Chéron, de l'ONG Transport & Environment, "le lancement du leasing social en 2024 est une étape importante" mais "il faudra donner plus d'ampleur au dispositif", qui pourrait toucher selon une étude 900.000 ménages modestes d'ici 2030.

"Emmanuel Macron fait cela pour 1,5%, non pas des Français, mais des voitures neuves achetées en 2024. Cela ne répond ni aux besoins des Français qu'il a appauvris considérablement depuis 2017, ni à celui des objectifs de la transition énergétique. Il devrait multiplier son dispositif par huit pour atteindre 200 000 voitures par an", a réagi auprès de l'AFP la patronne des Ecologistes, Marine Tondelier.

Les modèles qui offrent les prix les plus mesurés sont des citadines fabriquées en Europe mais pas en France, comme la nouvelle Citroën ë-C3 de fabrication tchèque (54 euros par mois, hors assurance), la Fiat 500 italienne à 89 euros par mois ou la Renault Twingo slovène, à moins de 100 euros. Parmi les modèles fabriqués en France, l'Opel Mokka est proposée à 119 euros et la Renault Mégane E-Tech à moins de 150 euros, ont précisé les constructeurs.

L'aide de l'Etat pour chaque véhicule à 100 euros par mois sera de 13 000 euros soit, selon un conseiller, le double du "bonus électrique". Ce dernier, nouvelle version de l'ancien bonus écologique, intègre désormais des critères environnementaux pour favoriser pour la première fois les véhicules exclusivement électriques et "bas carbone", selon un texte réglementaire qui doit paraître vendredi au Journal officiel.

Emmanuel Macron a dit ces derniers mois vouloir éviter que les aides françaises servent, in fine, à acheter des produits fabriqués notamment en Chine. Selon la liste dévoilée jeudi par les ministères de l'Economie et de la Transition énergétique, les véhicules éligibles sont de facto quasiment seulement produits en Europe.

Commentaires

sirius

Comme d'ordinaire il est donné le montant de la somme payée chaque mois mais on ne voit pas le nombre de mois !
Un e Smart , selon sa publicité coutera plus de 25000,€ !
Dans ces conditions beaucoup garderont leur voiture thermique

Rochain Serge

MG avait fait déjà un proposition de ce genre à 100 euros par mois avec une MG4 qui est une des meilleurs voiture électrique dans sa catégorie..
Mais de toutes les façons, les gens qui ont une thermique qui fonctionne bien garderont toujours leur thermique . Le problème ne se pose pas de cette façon, on ,'est pas dans l'opulence,. Le problème du changement de véhicule se pose seulement si la voiture que l'on utilise est à bout de course : Faut-il prendre une électrique ou une nouvelle thermique ? Et là, on s'aperçoit qu'une VE de moyenne ou haute gamme est moins cher si on achète une chinoise qu'une VT européenne !
Les bas de gamme chinoise ne sont pas encore arrivées en Europe, mais ça viendra certainement très vite.

Brigitte Bertin

Mesure stupide, signée Macron. Quel est le but ? stimuler la production de VE françaises ou européennes? Macron étant anti-protectionniste, il y a des chances que cela profite surtout à nos voisins. D'ailleurs l'UE nous interdirait de l'être.
Il vaudrait mieux d'abord assurer la production électrique, sous forme d'auto-production de préférence. Le couplage de l'équipement subventionné de PPV sur sa toiture (et de petite éolienne) avec le leasing VE aurait été plus judicieux.
Cette mesure concerne au moins 10 millions de personnes qui vont consommer chacun en moyenne 2,5 MWh/an, l'équivalent d'une installation de PPV de 3 kWc. Sinon sans cela, il faudra taper dans la production centralisée, soit environ 10% de la production nucléaire annuelle. Si cette mesure s'avérait efficace, nous serions obligés d'acheter de l'électricité à nos voisins. Au final, nous aurions tout faux sur le plan économique.
Donc j'espère bien qu'elle ne le sera pas..

Albatros

Encore une mesure de notre Etat obèse et impécunieux. Macron accélère la ruine en adoptant des mesures socialistes et constructivistes en diable, applaudi par des ONG subventionnées et totalement irresponsables. Et il y en a encore pour le taxer d'ultralibéralisme.
Et nos écolos anti-nucléaire applaudissent.

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