États-Unis: la centrale nucléaire de Three Mile Island devrait fermer en 2019

  • AFP
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La centrale nucléaire de Three Mile Island, en Pennsylvanie, site du plus grave accident nucléaire civil qu'ait connu les États-Unis, devrait fermer d'ici septembre 2019, faute de rentabilité suffisante, a indiqué mardi la société exploitante.

"Exelon Corporation va fermer prématurément sa centrale de Three Mile Island, au 30 septembre 2019, faute de réformes nécessaires", a indiqué la société dans un communiqué. La centrale, qui n'a plus qu'un réacteur en service depuis l'accident qui a vu le coeur de son autre réacteur fondre partiellement en mars 1979, emploie quelque 675 personnes à une vingtaine de kilomètres au sud de Harrisburg, dont la plupart seront licenciées, a indiqué Exelon.

Dans son communiqué, la société, qui exploite 23 réacteurs nucléaires aux États-Unis, pointe du doigt l'État de Pennsylvanie, accusé de ne pas prendre les mesures nécessaires pour soutenir l'industrie nucléaire, contrairement à d'autres Etats, comme New York ou l'Illinois.

Elle lui reproche notamment de "ne pas avoir inclus" le nucléaire dans son plan de soutien aux énergies alternatives, alors même que "l'arrêt des centrales nucléaires de Pennsylvanie augmenterait la pollution de l'air, fragiliserait le réseau électrique, augmenterait les prix de l'énergie aux consommateurs, et éliminerait des millions d'emplois bien payés", affirme-t-elle.

L'annonce de cette fermeture intervient alors que l'avenir de l'industrie nucléaire s'assombrit aux États-Unis, même si le pays reste le premier producteur d'énergie nucléaire au monde avec quelque 99 réacteurs en fonctionnement. Une douzaine de réacteurs ont soit été récemment mis à l'arrêt, soit ont vu leur arrêt programmé pour les prochaines années.

Le nucléaire est notamment affecté par la production de gaz de schiste qui fait chuter les prix du gaz naturel, renchérissant d'autant l'énergie nucléaire, aux coûts peu compressibles. Fin mars, le groupe Westinghouse, filiale de Toshiba, a ainsi déposé le bilan. "Ce n'est pas un phénomène nouveau, mais on en arrive au point où les opérateurs doivent prendre des décisions", a indiqué Neil Sheehan, porte-parole de la Nuclear Regulatory Commiussion, l'autorité américaine régulatrice du nucléaire.

L'accident de Three Mile Island, le 28 mars 1979 n'avait pas fait de victimes mais avait nécessité l'évacuation de 140 000 personnes. Il avait été classé au niveau 5 de l'échelle internationale des évènements nucléaires (INES), qui en compte sept. L'accident de la centrale soviétique de Tchernobyl en avril 1986 était au niveau 7. Il avait fallu attendre six ans pour relancer le réacteur numéro un de la centrale, non affecté par l'accident.

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