Fusion ASN-IRSN : la grogne monte chez les représentants du personnel de l'ASN

  • AFP
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Les représentants du personnel de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) ont interpellé son président, déplorant de ne pas être associés au projet de réforme de la sûreté nucléaire en cours, que le personnel "ne comprend toujours pas".

"Nous déplorons le manque d'information et de transparence lié au projet de réforme", dit l'UNSP-FO (seul syndicat représentatif), dans une déclaration lue à la direction jeudi en ouverture d'un conseil social d'administration, et consulté samedi par l'AFP.

"A ce stade, nous ne sommes toujours pas associés à la construction de la future autorité", poursuit le texte qui entend "alerter de la dégradation" du dialogue social à l'ASN depuis le début du projet.

Sollicitée par l'AFP, la direction n'a pas réagi dans l'immédiat.

Dans un contexte de relance du nucléaire en France, le gouvernement souhaite fusionner le gendarme des centrales avec l'Institut de radioprotection et sûreté nucléaire (IRSN), l'expert du sujet. Ce projet controversé, objet d'un nouveau projet de loi, est fortement soutenu par le président de l'ASN, Bernard Doroszczuk.

"Monsieur le président, l'adhésion des agents à ce projet et des échanges transparents sont des prérequis fondamentaux pour continuer à travailler dans la confiance," soulignent les représentants du personnel, qui évoquent une enquête lancée récemment auprès des 500 salariés de l'Autorité.

Les premières réponses, couvrant plus d'un tiers de l'effectif, montrent "54% d'agents défavorables" au projet de réforme. "Les motifs principaux invoqués sont l'incompréhension du bien-fondé de la réforme (...) De nombreuses inquiétudes ont été exprimées par les agents et elles portent notamment sur les risques de désorganisation, de perte d'agilité et de lourdeur de la future autorité", ajoute la déclaration.

Selon Kalilou Thiam, représentant FO, s'ajoutent à cela des préoccupations salariales, alors que le projet de loi annonce des mesures en faveur des salariés issus de l'IRSN, mais pas des fonctionnaires de l'ASN.

"Une grogne est en train de monter, et on a des demandes d'action de certains agents", a dit à l'AFP M. Thiam, qui sera reçu lundi à 12H00 avec une délégation au ministère de la Transition énergétique. Le Syndicat national des ingénieurs de l'industrie et des mines (SNIIM) sera lui reçu jeudi.

L'intersyndicale de l'IRSN (près de 1.800 salariés) est pour sa part très remontée contre ce projet, tout comme des experts ou des élus, au nom de l'indépendance de l'expertise qu'incarne le système dual ASN/IRSN, né dans les années 2000 des leçons de Tchernobyl.

Commentaires

freudon Saké

Moi ce que je comprends, c'est que l'apprenti-tyran Macron est en train de consolider le microcosme de nucléopathes sévissant au sein de la république, pour permettre la construction d'EPR pas rentables et qui arriveront après la bataille !

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