Hinkley Point: le tribunal des référés de Paris rejette le recours du comité central d'entreprise

  • AFP
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La juge des référés du tribunal de grande instance de Paris a rejeté vendredi le recours du comité central d'entreprise (CCE) d'EDF visant à suspendre le feu vert donné par le conseil d'administration du groupe public au projet controversé de centrale nucléaire à Hinkley Point (Angleterre).

La juge considère "qu'il n'y a pas lieu à référé dans la mesure où il n'y a pas de dommage imminent à la date d'aujourd'hui", a-t-on appris auprès du cabinet d'avocats Alain Levy, qui représente le CCE.

Elle n'a toutefois pas accédé à la demande d'EDF, qui avait plaidé l'incompétence du tribunal des référés au profit du tribunal de commerce ou, à défaut, l'irrecevabilité du recours du CCE.

Malgré l'opposition des syndicats, le conseil d'administration d'EDF avait pris, le 28 juillet, une décision finale d'investissement dans la construction de deux réacteurs EPR outre-Manche, un chantier de 18 milliards de livres (environ 21,2 milliards d'euros) supporté à un tiers par le groupe chinois CGN.

Mais le gouvernement britannique, pourtant perçu comme un fervent partisan du projet, avait surpris en déclarant dans la foulée vouloir prendre le temps de la réflexion avant de donner lui-même son feu vert. Il doit se prononcer au début de l'automne.

Pour le CCE, avec ce référé, il s'agissait de défendre "l'accès au juge" de l'instance, EDF ayant décidé de soumettre le projet au vote des administrateurs sans attendre le résultat, le 22 septembre, d'une autre action en justice du comité pour obtenir des documents complémentaires sur Hinkley Point afin de pouvoir rendre "valablement" un avis.

"On demandait de surseoir à la décision irréversible du conseil d'administration d'EDF, le gouvernement britannique l'a fait à notre place: les contrats sont sous scellés", avait déclaré le secrétaire du CCE, Jean-Luc Magnaval, à l'issue de l'audience mardi.

Détenu à près de 85% par l'État français, le groupe EDF estime lui avoir clos le 4 juillet la procédure de consultation du comité, l'absence d'avis du CCE valant à ses yeux avis négatif, un acte au demeurant purement consultatif.

Le projet Hinkley Point suscite de fortes inquiétudes au sein même d'EDF, en raison de son coût gigantesque. L'intersyndicale CGT, FO et CFE-CGC a ainsi demandé son report de deux ou trois ans de crainte qu'il ne fragilise la situation financière du groupe français, déjà confronté à d'importants défis financiers comme la rénovation de ses centrales nucléaires françaises.

Commentaires

AtomicBoy44

"au projet controversé de centrale nucléaire à Hinkley Point (Angleterre)."

Controversé pour qui ???

Cette DOXA antinucléaire franco française ou franco allemande est vraiment une plaie.

Les syndicats ne veulent pas perdre leurs privilèges exorbitants chez EDF, rien de plus... La privatisation va avancer dans les prochains mois, c'est certains, ils le sentent ou le pressentent a travers plusieurs décisions et divers plans. C'est ça qui le rends frileux.

Quand au grand cérénage, ce n'est rien de plus que de la visite décennale un peu plus lourde.Donc un impact sur le planning et la production. Ce qui n'est pas une si mauvaise chose par ces temps ou le MWh électrique européen est descendu jusqu'a 20-25€ en suivant les cours du pétrole, reine des énergies pour encore longtemps, hélas. Or ce que ne dit pas la LTE de Mme Royale, c'est qu’elle touche a notre électricité la moins carbonée de toute l’Europe au lieu de tacler les combustibles fossiles et de transitionner vers l'électricité un maximum d'usages ! Hors Norvège, qui n'est pas dans l’Europe, je le rappelle, notre MWh électrique est le moins sale, toutes externalités confondues de toutes les formes de productions électriques ou même énergétiques. Par ailleurs, la Norvège nous fournit aussi 40% de notre gaz naturel et une partie de notre pétrole, donc avec un bilan carbone pas forcément meilleur que le nôtre, hein !

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