Iran : Vienne ne souhaite pas héberger la bourse européenne anti-sanctions américaines

  • AFP
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L'Autriche ne souhaite pas abriter, comme cela lui a été proposé, la bourse d'échanges que l'UE veut créer pour aider l'Iran à contourner les sanctions américaines, a annoncé mardi le ministère des Affaires étrangères, évoquant des doutes quant à la viabilité du dispositif.

"On nous a demandé si l'Autriche serait, par principe, disposée à héberger ce +Special purpose vehicle+ (SPV)", a indiqué un porte-parole, Peter Guschelbauer, confirmant une information de l'agence Bloomberg.

Mais après une "étude approfondie", "nous sommes arrivés à la conclusion que nous ne sommes pas à même en ce moment d'héberger ce SPV", a-t-il déclaré à l'agence autrichienne APA.

Désireux de sauver l'accord nucléaire de 2015 malgré le retrait des Etats-Unis, les Européens cherchent à mettre en place un "véhicule spécial" (Special purpose vehicle - SPV) pour permettre à Téhéran de continuer à vendre du pétrole malgré les sanctions rétablies par Washington début novembre.

L'Autriche pointe cependant le "grand nombre de questions techniques" qui menacent selon elle "l'efficacité de cette construction".

Présentée en septembre par la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini, le SPV, dont les contours concrets restent flous, doit théoriquement servir d'intermédiaire pour permettre aux entreprises européennes de commercer avec l'Iran sans s'exposer aux sanctions américaines.

Selon Bloomberg, la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne, qui ont signé l'accord de 2015 avec l'Iran aux côtés des Etats-Unis, de la Russie et de la Chine, privilégieraient l'Autriche comme lieu d'implantation du dispositif.

Le pays, qui abrite plusieurs organisations internationales dont l'Opep et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a été l'hôte des négociations qui ont abouti à ce texte destiné à garantir le caractère strictement pacifique du programme nucléaire iranien et échange d'une levée des sanctions internationales.

L'UE, la Russie et la Chine s'efforcent de convaincre l'Iran de rester dans l'accord après le retrait unilatéral des Etats-Unis en mai et le rétablissement des sanctions américaines.

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