La Norvège limite la contraction de son économie à 2,5% en 2020

  • AFP
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La Norvège a, du fait de la pandémie, connu une contraction de 2,5% de son économie en 2020, un recul limité par rapport à la plupart des pays mais sans pareil depuis des décennies, selon des chiffres officiels publiés vendredi.

Relativement épargné par la crise sanitaire, le pays nordique a même fini l'année avec une croissance de 1,9% au quatrième trimestre, d'après les données corrigées des variations saisonnières de l'institut national de statistique (SSB).

"Les comptes préliminaires montrent que la contraction en 2020 a été somme toute inférieure à ce que nous craignions lorsque les restrictions étaient à leur apogée en mars et avril de l'an dernier", a commenté Pål Sletten, un responsable de SSB.

"Il s'agit cependant du plus fort ralentissement annuel mesuré pour l'économie continentale depuis le début des estimations en 1970, et c'est probablement le plus grand ralentissement économique depuis la Seconde guerre mondiale", a-t-il précisé.

Ces chiffres sont supérieurs à ceux anticipés par le gouvernement et par la Banque de Norvège, et bien meilleurs que ceux affichés par d'autres pays européens.

Le Royaume-Uni a fait état le même jour d'une baisse record de 9,9% de son économie l'an dernier tandis que la contraction dans la zone euro --dont la Norvège n'est pas membre-- a atteint un niveau également historique de 6,8%.

Les statistiques pour le pays nordique bénéficient en partie du fait que 2020 a compté trois jours ouvrés de plus que 2019, a noté SSB.

Grâce à un ensemble de facteurs --situation géographique excentrée, faible densité de la population, respect des mesures, confiance dans les autorités...--, la Norvège a réussi à contenir l'épidémie de coronavirus sur son sol et échappé à un régime de confinement sévère

Sa banque centrale, de son côté, a procédé à des baisses vigoureuses de son taux directeur, qu'elle a ramené à zéro, et son gouvernement a puisé dans l'immense fonds souverain du pays, le plus gros au monde, pour soutenir l'économie.

Malgré la chute de la demande mondiale de pétrole provoquée par la pandémie, le secteur pétrolier norvégien a affiché "une solide croissance" l'an dernier, a noté SSB.

Le royaume est le plus gros exportateur d'hydrocarbures d'Europe de l'Ouest.

"Même si la dynamique à la fin de l'année était plus forte qu'attendu, la situation actuelle de l'économie s'est de nouveau quelque peu dégradée", a mis en garde Marius Gonsholt Hov, économiste chez Handelsbanken.

Les chiffres publiés vendredi portent sur le PIB "continental", à savoir hors production d'hydrocarbures et transport maritime, un indicateur privilégié pour la Norvège car il exclut les fortes variations cycliques du pétrole.

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