La Norvège va étudier des scénarios pour une économie post-pétrolière

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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En contrepartie de leur soutien au projet de budget 2026, les écologistes en Norvège ont obtenu mercredi la mise en place d'une commission chargée de réfléchir à l'avenir économique du pays à mesure que ses ressources d'hydrocarbures s'amenuisent.

Plus gros producteur de pétrole et de gaz naturel d'Europe, hors Russie, la Norvège doit largement sa prospérité à l'exploitation des hydrocarbures, responsables du réchauffement climatique.

Au terme d'un compromis conclu dans la nuit de mardi à mercredi, le gouvernement travailliste, minoritaire au Parlement, a convenu avec le parti écologiste (MDG) de dessiner les futurs contours possibles de l'économie norvégienne sur fond de déclin attendu de la production d'hydrocarbures.

"Nous commençons maintenant à écrire le dernier chapitre de l'histoire pétrolière norvégienne, et ouvrons ainsi la voie à toutes les nouvelles aventures qui feront avancer la Norvège", s'est félicitée une responsable de MDG pour les questions financières, Ingrid Liland, dans un communiqué.

Le compromis est cependant en deçà des exigences de MDG qui, dans son programme politique, réclame que le pays scandinave adopte un plan de sortie des hydrocarbures d'ici à 2040.

Cette "commission de transition" devra "examiner différents scénarios et mesures visant à améliorer la capacité d'adaptation de l'économie norvégienne, notamment la manière dont la main-d'oeuvre et les ressources naturelles peuvent être utilisées plus efficacement, alors que le plateau continental norvégien entre dans une nouvelle phase marquée par un déclin de la production pétrolière et gazière", indique son mandat.

Les formations alliées au gouvernement ont aussi obtenu un étalement dans le temps de la disparition d'incitations financières au profit de la voiture électrique.

Aujourd'hui en Norvège, l'achat d'une voiture électrique neuve est exempté de TVA (dont le taux est de 25%) jusqu'à la somme de 500.000 couronnes (42.500 euros).

Dans leur projet de budget initial, les travaillistes voulaient abaisser ce seuil à 300.000 couronnes à compter de l'an prochain, puis supprimer toute exemption de TVA à partir de 2027.

Selon les termes du compromis annoncé mercredi, cette suppression sera repoussée à 2028, avec une autre étape intermédiaire en 2027 (exemption jusqu'à 150.000 couronnes), pour peu que les autorités européennes donnent leur feu vert.

"C'est très important pour le développement de la voiture électrique que la TVA soit introduite plus progressivement que ce que le gouvernement prévoyait au départ", a commenté la secrétaire générale de l'Association norvégienne des véhicules électriques, Christina Bu.

"Cela permettra de réduire davantage les émissions", a-t-elle estimé dans un communiqué.

La Norvège affiche le taux de pénétration de voitures électriques le plus élevé au monde. Elles représentent désormais près de 100% des nouvelles immatriculations.

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