Guyane : le Conseil d'État se prononce en faveur de la centrale électrique d'EDF au Larivot

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Le Conseil d'État a annulé jeudi à Paris la décision du tribunal administratif de Guyane qui avait suspendu en septembre l'autorisation environnementale accordée au projet controversé de centrale électrique d'EDF en Guyane. Dans sa décision, le Conseil d'État a estimé qu'"aucune disposition législative" n'impose aux préfets "de prendre en compte l'objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre" pour la délivrance d'une autorisation environnementale, comme pour la construction d'une centrale électrique.

Le 7 septembre 2021, le juge des référés du tribunal administratif de la Guyane, saisi par les associations France Nature Environnement et Guyane Nature Environnement avait émis "un doute sérieux sur la légalité du projet" de la centrale thermique d'EDF au Larivot (Matoury), dont le recours, non écarté, aux énergies fossiles est très controversé.

Le juge des référés de Guyane avait opposé "l'urgence climatique" et les objectifs nationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) à l'autorisation environnementale accordée en octobre 2020 par le préfet de Guyane à EDF qui "prévoit l'usage du fioul domestique", très polluant, pour sa future centrale. "Si l'État et EDF ont fait valoir que la centrale fonctionnera dès 2024 à la biomasse liquide, ils n'ont pas été en mesure de prouver cette allégation" ajoutait le juge des référés.

Pour le Conseil d'État, "il n'y a pas lieu de confronter directement" l'autorisation environnementale, qui avait reçu un avis défavorable de la commission d'enquête, "au code de l'énergie" qui fixe à la politique énergétique nationale l'objectif d'une réduction des émissions de GES. Le Conseil d'État a aussi écarté toute entorse à la loi Littoral de ce projet de la grande agglomération cayennaise, dans un secteur peu urbanisé de bord de mer.

Dans un communiqué, le président de la collectivité territoriale de Guyane, Gabriel Serville, s'est dit jeudi "satisfait" de la décision. "Cette centrale, il faut la faire" avait soutenu récemment la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, en déplacement en Guyane.

"C'est une décision de justice en défaveur de la protection de l'environnement mais que l'on accepte (...) C'est loin d'être la fin de la bataille juridique", a réagi jeudi par communiqué Guyane Nature Environnement. Le tribunal administratif de Guyane devra se prononcer sur le fond du dossier dans les mois prochains au regard des enjeux environnementaux.

La construction implique Vinci Environnement, la société finlandaise Wartsila et deux sociétés Nofrayane et Sogea Guyane, présidées par l'ancien président de la fédération régionale du BTP Olivier Mantez.

Commentaires

JO Lar

Les godillots sont quand même très fort . En clair il n'y a pas lieu d'opposer l'urgence climatique et environnementale a la construction d'une usine hyper polluante , dont acte ...

EtDF

C'est quoi la bio-masse liquide? Est elle réellement moins GES émettrice (dans TOUTE sa globalité) que le fioul domestique traditionnel. ??? Sinon que sur le paquet bio- lave plus blanc... Et pourquoi n'avoir pas considéré le gaz nat?

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