Nucléaire : le PDG d'EDF Luc Rémont veut construire « 1 à 1,5 réacteur par an » en Europe

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Le PDG d'EDF, Luc Rémont, compte accélérer dès maintenant la capacité de construction nucléaire du groupe pour la porter de "1 à 1,5 réacteur par an" en Europe dans la prochaine décennie, a-t-il indiqué mardi, lors du salon mondial du nucléaire civil à Paris.

"Nous tablons sur une cadence accélérée de la capacité de construction des réacteurs de grande taille, pour aller de ce que nous avons aujourd'hui, c'est-à-dire un ou deux par décennie (...) et pour monter progressivement à 1 voire à 1,5 par an", a déclaré le PDG d'EDF à quelques journalistes, en marge du grand rendez-vous commercial du nucléaire civil.

Selon M. Rémont, cette montée en cadence va "progressivement" se faire "sur le reste de la décennie" en vue d'arriver à ce rythme-là lors de la décennie suivante, sur son marché prioritaire, l'Europe.

"On a déjà fait quatre par an", dans les années 1970-80, "mais c'était il y a longtemps, donc s'ils y sont arrivés, c'est que c'est possible", a souligné le dirigeant nommé il y a un an par le gouvernement pour redresser l'entreprise en difficulté financière et confrontée à de lourds défis liés à la relance du nucléaire en France.

"Dans toute industrie, vous cherchez l'effet de massification pour améliorer la compétitivité, c'est quelque chose qui n'a pas été possible dans les 20 dernières années parce qu'il y avait trop peu de projets", a expliqué M. Rémont.

Le nucléaire connaît actuellement un retour en grâce dans le monde, même s'il ne se traduit pas encore à grande échelle sur le terrain. "A partir du moment où on sait qu'on va en faire un certain nombre, on organise la supply chain (chaîne d'approvisionnement, NDLR), on organise les travaux pour réaliser cette série, on y arrivera et on montera en cadence, comme dans toute industrie", a-t-il assuré.

A l'occasion du salon du nucléaire civil, grand-messe commerciale dédiée à l'atome, EDF a confirmé ses ambitions internationales et annoncé la conclusion de plusieurs accords de coopération au Canada, en Inde et en République tchèque.

Le groupe français espère notamment une décision sur le projet de construction en Inde de six réacteurs EPR pour la centrale de Jaitapur, dans l'Etat du Maharashtra, un projet dans les tuyaux depuis 15 ans.

Le PDG, qui s'est rendu la semaine dernière en Inde, a précisé que son groupe continuait d'"affiner les questions techniques" avec son partenaire. Le sujet du financement "viendra plus tard", a-t-il indiqué.

M. Rémont a également précisé qu'"en tant qu'opérateur", EDF n'avait pas vocation "à se disperser sur plusieurs géographies". A ce jour, le groupe se concentre comme exploitant sur des "priorités", comme la France et le Royaume-Uni, a-t-il dit.

Commentaires

Rochain Serge

Il y a de quoi rire, quand on n'est pas foutu d'en fabriquer un en 20 ans !

ant

C'est faisable, mais à condition d'avoir des procédés très standardisés et une chaîne d'approvisionnement formée est adaptée. Le plus critique dans l'industrie est d'amorcer la chaîne avec les fournisseurs et de monter en compétence. Une fois le processus maîtrisé, le répliquer devient alors possible. Qui aurait imaginé qu'Airbus produirait 700 Airbus A320 par an ? Et pourtant il le font.

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